7,2 milliards d’euros. C’est le montant de l’enveloppe que la France mobilise pour développer la filière de l’hydrogène vert. Un appel à projets a été initié pour faire émerger des infrastructures et des initiatives. L’Eurométropole de Metz est sur les rangs.
En septembre 2020 l’Etat a présenté sa Stratégie nationale hydrogène. Ce plan qui est doté d’un fonds de 7,2 milliards d’euros d’ici 2030, dont 3,4 Md€ pour la période 2021-2023, a pour objectif de développer la production d’un « hydrogène vert » par électrolyse (un procédé utilisant un courant électrique pour extraire l’hydrogène de la molécule d’eau). Un Conseil national de l’hydrogène a également été installé afin de piloter cette stratégie qui s’inscrit pleinement dans la transition écologique. L’ambition est de réduire significativement les émissions de CO2 du secteur des transports qui est la première source de CO2 en France mais également celles émises par le monde industriel.
Au service de la mise en œuvre de la Stratégie nationale hydrogène, l’ADEME qui est l’agence de la transition écologique, accompagne les déploiements d’écosystèmes hydrogène dans les territoires via un appel à projets qui ambitionne de faire émerger les infrastructures de production d’hydrogène bas carbone et renouvelable, alimentant des usages de cet hydrogène dans le domaine de la mobilité ou de l’industrie. Cet appel est doté, de 275 M€ pour la période 2021-2023, dont 75 M€ de financements France Relance.
Les lauréats de cet appel à projets verront une partie des surcoûts d’investissement prise en charge par l’ADEME. De 25 à 55 % du surcoût des infrastructures de production et distribution et de 35 à 55 % du surcoût des véhicules à motorisation hydrogène. L’Eurométropole de Metz, John Cockerill et UEM ont répondu à cet appel à projets le 14 septembre dernier, avec pour ambition d’obtenir une aide financière de l’ordre de 6 millions d’euros. Les dossiers sont actuellement à l’étude et les projets sélectionnés devraient être dévoilées en avril prochain. Bien entendu, quel que soit le « retour » de l’ADEME, le projet porté par l’Eurométropole de Metz et ses partenaires, continuera à se déployer. Si le soutien de l’ADEME est moins important qu’attendu, d’autres leviers seront alors activés pour obtenir des aides et des financements. L’hydrogène bénéficie d’un soutien affirmé de la part de l’Union européenne.
Prévisions
Selon Adina Vălean, commissaire européenne aux Transports, l’hydrogène devrait jouer un rôle important dans la décarbonation de secteurs difficiles à décarboner comme la sidérurgie, les produits chimiques et les transports. L’UE estime que 10 à 24 % de l’énergie consommée pourraient provenir de l’hydrogène en 2050.
La Région Grand Est également mobilisée
Pour lutter contre le changement climatique et développer des solutions alternatives aux énergies fossiles, la Région Grand Est mise également sur l’hydrogène vert. Elle s’est dotée en la matière d’une stratégie 2020-2030 qui vise à déployer un plan d’actions également global, de la production aux usages. Elle s’articule autour de 5 axes :
– Positionner l’hydrogène dans un mix énergétique afin de couvrir les besoins des territoires
– Développer une mobilité lourde décarbonée
– Engager l’industrie dans la filière hydrogène et décarboner ses usages
– Favoriser l’accès aux connaissances et améliorer les compétences
– Organiser la gouvernance en lien avec les plans nationaux et européen
Pour ce faire, la Région entend capitaliser sur les nombreux atouts du territoire comme les sources d’énergies renouvelables mobilisables, les infrastructures de transports routiers et fluviaux, la présence d’entreprises et grands groupes industriels ou bien encore le savoir-faire comme la métallurgie ou la mécanique de précision.
Si le projet novateur porté par l’Eurométropole de Metz s’inscrit pleinement dans cette veine, d’autres sont initiés sur le territoire comme FaHyence (Sarreguemines), VitrHydrogène (Vitry-le-François) ou bien encore à Saint-Avold.