En à peine quelques épisodes, Berlin 56 puis Berlin 59 ont su s’imposer comme des séries remarquables : elles connaissent ainsi un fort succès chez nos voisins d’Outre-Rhin. La saison 3, qui s’intitule Berlin 63, et qui se déroule donc quatre ans après la seconde, est disponible sur Arte.
Quelques années après la guerre, l’Allemagne de l’Ouest connaît son miracle économique, sous la chancellerie de Konrad Adenauer : l’industrie retrouve son niveau d’avant-guerre, le chômage est au plus bas, si bien que dès la fin des années 50, la RFA est la deuxième puissance économique mondiale. Le mur n’est pas encore bâti, mais les divergences politiques avec la RDA sont déjà fortement présentes. C’est dans ce contexte que la série choisit d’opposer modernité et tradition, et ce sous la forme de deux personnages. D’une part, on retrouve Caterina Schöllack, propriétaire d’une école de danses de salon sur Kurfürstendamm – abrégé « Ku’damm », donnant son nom allemand au show. Caterina incarne la vieille Allemagne : très attachée aux bonnes mœurs, elle cherche à inculquer à ses trois filles ce qui est attendu d’une bonne épouse, afin de les marier à un bon parti. D’autre part, Monika, la cadette rebelle, a soif de liberté. C’est à travers la danse rock, décriée à l’époque, que la jeune femme cherchera à s’émanciper du carcan imposé à son genre par une société dont l’histoire est à réécrire. Elle est le symbole de cette jeunesse allemande qui désire se détacher des horreurs du passé, tout en les confrontant. Ainsi, les mœurs changent, et le statut des femmes accompagne cette évolution. Les deux sœurs de Monika tenteront également de se situer dans ce monde en renouveau, tentant de composer avec leur éducation de jeune fille rangée : Helga, l’aînée, cherchera à tout prix à sauver les apparences en devenant une parfaite ménagère, son époux étant pourtant homosexuel. Eva, la benjamine, hésitera entre un mariage avec un psychiatre rétrograde et la vie avec un jeune allemand de l’Est aux idées socialistes.