Maman en août 2021, conseillère départementale en juin 2021 et, depuis samedi dernier, championne de France professionnelle de boxe (catégorie super-légers) : à 25 ans, les choses vont décidément vite pour la persévérante Flora Pili.
C’est chez elle, sur son territoire, à Saint Avold, que Flora Pili a conquis son premier titre professionnel après avoir été championne de France amateur en 2019. Elle a battu Elsa Hemat aux points, à l’issue d’un âpre combat, dans la catégorie des super-légers (140 livres, entre 61,2 et 63,5 kilos). Un combat parfaitement maitrisé, malgré une courte période, un round, au cours duquel la vaillante antillaise a affirmé une légère suprématie. Mais la jeune mosellane, parfaitement préparée, a su contenir la révolte de son adversaire et retrouver sa maitrise du combat.
Samedi 15 octobre, l’Agora de Saint-Avold était bien garni. Ils étaient nombreux à être venus soutenir la jeune maman. Sa famille tout d’abord : ses parents, Pietro son entraineur et Nathalie la présidente du club local. Ses oncles ensuite, qui sont bien plus que des supporters tant ils contribuent à l’équilibre de la jeune sportive. Ses collègues élus étaient présents également, au premier rang desquels le Président Weiten, venu supporter sa jeune collègue. Un parterre de choix, avec les grands noms de la boxe, les présidents Dominique Nato (Fédération) et Joseph Cardillo (comité départemental) en tête. Le public enfin, montrant ainsi que la boxe féminine peut être attractive dans notre Région. Il a su la porter tout au long du combat, et la jeune naborienne n’a pas manqué d’ailleurs de l’en remercier à l’issue.
Forte de ce nouveau titre, Flora Pili envisage l’avenir avec sérénité et confiance. Le choix du professionnalisme lui interdit désormais de combattre pour un titre olympique, la boxe féminine ayant fait son entrée en 2012 aux Jeux de Londres. Son avenir semble désormais tracé. L’appétit venant en mangeant, un combat européen ne serait pas pour lui déplaire… Et Flora, en bonne sportive pro, a faim de victoires. Elle a su s’entourer d’un staff compétent avec lequel elle peut envisager en toute confiance cet objectif continental. La Moselle et la Lorraine sont prêtes à se mobiliser encore plus pour lui permettre de l’atteindre. À l’évidence, par son mode de vie, son organisation, sa force de travail, Flora Pili incarne un veritable exemple de persévérance et d’opiniâtreté.
La reconnaissance tardive de la boxe féminine
La boxe féminine doit faire face à de nombreuses réticences, dans un monde parfois machiste, considérant que ce sport doit être réservé aux hommes… Le noble Art s’est ainsi ouvert aux combattantes dans la seconde moitié du XXe siècle seulement, les combats féminins n’ayant été autorisés en France qu’en 1993. Qui se souvient qu’Estelle Mossely fut la première médaillée d’or olympique à Londres en 2012, année de l’introduction la discipline féminine aux JO ? Un an plus tôt, la Lorraine Anne-Sophie Mathis est devenue la première française championne du monde, en disposant à Albuquerque d’une solide américaine. Le champion français Jean-Claude Bouttier fut sollicité pour lui remettre son trophée. Ce dernier se désengagea au dernier moment, ce qui fit dire à la championne lorraine qu’il refusa considérant que « les femmes n’étaient pas faites pour la boxe ».