Maire de Metz de 2008 à 2020, Dominique Gros publie ses Mémoires de maire chez Essevé Editions. L’occasion de revenir sur ses deux mandats, de partager sa part de vérité mais aussi de refermer une parenthèse.
Comme tant d’autres figures politiques avant lui, Dominique Gros a rédigé ses mémoires, en l’occurrence ses Mémoires de maire (de Metz), fonction qu’il a assumé 12 ans durant, de 2008 à 2020. L’ouvrage est à l’image du personnage : simple, direct, concis. Sincère aussi. Du moins autant que cet exercice puisse le permettre. Un exercice exigeant mais sélectif par nature. Il évoque ici les coulisses de son action, ses souvenirs, les bons et les mauvais moments. Il revient longuement sur les grandes réalisations qui ont marqué ses deux mandats : le Mettis, la construction du Centre des congrès, l’implantation d’Amazon, l’évènement Nuit blanche qui a favorisé la création de Bliiida…
Avec un peu de promo dans les mots ? Bien évidemment. Dominique Gros revendique et assume ses décisions. Il est fier aussi, car ces réalisations – son héritage – ont permis à Metz, cette « Belle endormie » de se métamorphoser en une attrayante métropole.
Il évoque également le dossier « Comédie » avec le projet d’un hôtel sur la place, qui lui a fait si mal… « L’affaire devient une ‘affaire’ et donne lieu à des débats extrêmement durs au conseil municipal, la droite et l’extrême droite réunies, souvent à court d’arguments sur les politiques publiques mises en œuvre, se déchaînent, croyant avoir trouvé l’affaire du siècle et mettent en cause mon honneur et ma probité », écrit Dominique Gros.
Les Hommes justement… Il semblerait qu’il y ait d’un côté, façon Claude Lelouch, les Bons et les Méchants. Les méchants ou mauvais (qui ont juste parfois pour défaut de ne pas être tout bonnement en phase avec lui…) et sur lesquels l’ex-édile ne s’attarde que le temps d’un brutal et méprisant coup de griffes. Et de l’autre, les bons, les membres de son équipe notamment, dont il souligne volontiers le dynamisme, la qualité et l’efficacité. Qui sont sources de soucis, parfois.
L’échec de « l’héritier »
Il quitte ainsi « l’Hôtel de ville avec le sentiment du devoir accompli, mais sur la déception de voir son héritier échouer pour quelques dizaines de voix », peut-on lire sur la quatrième de couverture, faisant référence à l’échec de la liste de gauche menée par Xavier Bouvet aux élections de 2020 pourtant porté par un courant favorable à l’instar de ce qui s’est produit ailleurs dans de grandes villes de France… Et cela faute de ne pas avoir écouté son « aîné » qui l’invitait pourtant à faire alliance avec d’autres listes de Gauche et du centre. « Je ne fus pas le seul à lui conseiller cette tactique, de très nombreuses voix expérimentées firent de même, mais l’équipe d’Unis ! préférait garder la ‘pureté’ du projet initial, qui avait payé au premier tour, sans aucun compromis et sans tomber dans ce qu’elle voyait comme de la magouille politique », regrette Dominique Gros.
L’ancien maire replace également cette parenthèse de 12 ans, dans son parcours de vie personnelle. Le livre se referme notamment sur les liens qui le lient au Parti Socialiste depuis 1971, date à laquelle il l’a rejoint pour ne jamais s’en détourner et sur son amour pour la France. Enfin, la sortie de Mémoires de maire que Dominique Gros dit avoir pris plaisir à écrire, est également l’occasion d’apprendre qu’il se porte bien. Si le premier maire de gauche de Metz « depuis l’instauration du suffrage universel en 1848 », est désormais en retrait de la vie publique et politique, il confie avoir des journées actives et bien remplies.