Depuis quelques saisons, le club phare du rugby mosellan reprend de sa superbe avec une équipe fanion qui évolue dans la quatrième division française mais aussi une formation de talents qui viennent garnir les rangs du plus haut niveau jusqu’à l’équipe de France. Présentation d’un groupe dont l’avenir s’annonce clairvoyant.
Lorsqu’on songe à une terre d’ovalie, l’inconscient se tourne irrémédiablement vers le Sud-Ouest de la France. Et pourtant du côté Est de l’Hexagone, le Rugby Club Metz Moselle est viscéralement ancré dans ce sport qui mêle la discipline, l’humilité et l’abnégation. Le club créé par Guy Rumpler en 1961 a connu des périodes fastes comme la décennie 90 où l’équipe fanion a vu se dérober de peu la Nationale 1. Il y a eu aussi des temps moins reluisants comme à la fin des années 2000 où la formation messine se morfondait en niveau d’honneur régional.
Les leçons émises par le passé servent à construire et avancer. Aujourd’hui, le RCMM, sous l’égide de son président Sébastien Leinheiser, voit plus grand sans pour autant vouloir griller les étapes. À mi-mandat, les objectifs fixés lors de son arrivée en 2020 sont pour l’instant tenus : l’équipe Seniors se frotte tous les week-ends à d’autres formations de Nationale 2 mais il n’y a pas que la tête de gondole sur laquelle se concentrer. Sébastien Leinheiser le rappelle justement : « Durant mon mandat, nous nous sommes engagés à respecter cinq points fondamentaux. Il est question d’effectuer une meilleure transversalité en interne, de se montrer plus ouvert avec l’extérieur, de conforter la formation des plus jeunes, de renforcer la structuration du club et enfin de maitriser nos finances. »
Tout un programme donc pour les 253 femmes et hommes qui portent le tricot frappé du blason de la Croix de Lorraine et du Graoully. Et lorsqu’on évoque le point de la formation, il jaillit un sérieux contingent de joueurs dorénavant professionnels et qui portent ou ont porté la tunique des Bleus. Parmi eux, il y a Morgan Parra, Jean-Marcellin Buttin, Rayane Barka ou encore Jules Coulon. Si le premier cité est le nom le plus ronflant avec ses 70 capes nationales et son Grand Chelem décroché en 2010, les trois autres possèdent aussi des curriculum-vitae qui donnent envie aux jeunes pousses du club de se dépasser. Les cadets et juniors évoluent d’ailleurs à l’équivalent du niveau Pro D2 pour leurs catégories d’âge. L’ambition n’est pas de s’arrêter en si bon chemin mais de monter jusqu’à l’étage ultime pour se frotter chaque week-end à toutes les équipes espoirs des équipes du Top14. Pour cela, Sébastien Leinheiser explique : « Pour ces deux catégories, nous avons pour projet de monter une équipe qui réunit toutes les meilleures équipes du Grand Est. Il faut donc tous que l’on s’accorde sur de nombreux points et notamment celui du financier. »
Le futur passera donc par une meilleure structuration mais aussi un rapprochement avec les troupes voisines de Metz comme le TYGRE (Thionville), Saint-Avold ou encore Forbach : « Par le passé, nous avons certainement manqué de tact, en prenant à tout va sans redonner en échange. » Au Rugby club de Metz, le but n’est pas d’être des pilleurs, mais jouer un rôle de pilier. Rien de plus logique pour des Rugbymen…
Ludovic Mercier : » Cela demande des concessions ! «
Le technicien messin est sur le banc depuis le début de saison. Entretien avec le natif d’Angoulême qui a apporté avec lui son lot de résolutions professionnelles.
Vous êtes le nouveau coach du Rugby Club Metz Moselle depuis le début de saison. Quelles ont été vos expériences précédentes ?
En tant que coach, j’ai exercé du côté du club de Chartres que j’ai fait monter de Fédérale 2 à Fédérale 1. J’ai aussi permis la double montée de Division d’Honneur à Fédérale 2 pour Le Havre. Sinon, en tant que joueur, j’ai évolué au plus haut niveau à Béziers, Aurillac mais aussi à Gloucester en Angleterre.
Quelle est la différence entre les clubs professionnels dans lesquels vous avez évolué et le RCMM ?
La principale différence réside dans la tenue des entrainements. Dans le monde professionnel c’était deux entrainements par jours, alors que là c’est deux à trois par semaine car les joueurs travaillent à côté. A un niveau comme celui de la Fédérale 2, cela demande plus de concessions.
Que manque-t-il pour l’instant pour aller chercher la Fédérale 1, principal objectif de ce mandat 2020-2024 ?
Aujourd’hui, on en est encore loin. Pour accrocher cet objectif, cela demande beaucoup d’énergie mais aussi de moyens financiers. Il faut se renforcer avec des joueurs de qualité. En tout cas, on travaille dur pour y parvenir.
Quelle est la prochaine échéance à domicile ?
Ce sera notre rencontre face à Antony le dimanche 17 avril à 15h au stade de la Grange-aux-Bois. Ce sera alors notre dernière partie de cette saison 2021/2022. Cela s’apparentera à un match de gala et nous aurons à cœur de finir sur une bonne note pour notre public.