Avec Empire of Light, le réalisateur Sam Mendes retourne sur ses terres natales et offre une ode aux liens qui nous unissent. La relation entre une femme blanche d’âge moyen à la santé mentale fragile et un jeune homme noir dans sa vingtaine s’annonce salvatrice.
À Margate, petite ville côtière du sud-est de l’Angleterre, Hilary arrive à l’Empire Cinema. L’établissement de style Art déco a perdu sa splendeur d’antan, et ses salles obscures vétustes n’attirent désormais que peu de spectateurs. Bien qu’elle n’en soit pas la propriétaire, la quinquagénaire en assure le bon fonctionnement d’une main de maître. Après avoir inspecter les lieux de fond en comble, s’être chargée de l’éclairage et du chauffage, elle ouvre enfin les portes du cinéma. Par ailleurs, elle s’occupe de l’accueil et de la formation des nouveaux employés. C’est ainsi qu’elle rencontre Stephen, qui, à son arrivée, se montre très curieux vis-à-vis de l’histoire de l’édifice. La venue du jeune homme apporte une lueur d’espoir à Hilary quant à la suite de son existence. En effet, il y a de cela quelques mois, la protagoniste sous traitement médicamenteux depuis, a souffert d’une grave dépression, perdant avec elle la joie de vivre, son amour propre et la confiance en elle. Elle les retrouvent peu à peu grâce à ses échanges spontanés avec Stephen, débordant de curiosité et de jovialité. Connectant autour du cinéma, de la musique ou encore des familles que l’on se crée, ils s’aident mutuellement à surmonter les difficultés. Des difficultés, Stephen en connaît d’ailleurs de nombreuses, du fait de sa couleur de peau. Après avoir été mis à l’écart par le monde universitaire, il cherche tout de même à se réaliser, qu’importe les obstacles qui se dressent devant lui. Car, comme le rappelle les événements cités par Sam Mendes en toile de fond, nous sommes au début des années 80, durant lesquelles Margaret Thatcher mène des politiques excluantes, lesquelles s’infiltrent dans tous les pans de la société. Le cinéma, comme lieu et comme art, devient alors un refuge pour nos deux héros. Pour le premier film qu’il a écrit seul, le réalisateur d’American Beauty, de Skyfall ou plus récemment de 1917, revient à une forme et un scénario plus intimiste. Avec Empire of Light, il chante les louanges du 7e art et des salles obscures.