L’Eurométropole de Metz vient de prendre une décision significative concernant l’avenir du site de l’ancienne site militaire de Mercy, en présentant une nouvelle version de son projet de parc photovoltaïque. Dans un effort pour concilier développement énergétique et préservation de l’environnement, la métropole a réduit considérablement la superficie allouée aux panneaux solaires, passant de 65 à 10,5 hectares.
Un projet revu pour la protection de l’environnement
Cette révision fait suite à des discussions approfondies avec les associations de défense de l’environnement et à une étude d’impact révisée. Le projet initial, qui prévoyait de couvrir une grande partie de la friche militaire avec des panneaux solaires, a été accueilli avec scepticisme par les groupes écologistes. Leurs inquiétudes portaient sur l’impact potentiel sur la faune et la flore locales, notamment dans les zones humides et les habitats de certaines espèces protégées.
Un site réduit mais plus respectueux
La nouvelle proposition, qui se concentre uniquement sur la commune d’Ars-Laquenexy, prévoit l’installation de 17 888 panneaux photovoltaïques. Ces installations devraient alimenter environ 3 000 foyers, tout en évitant le rejet de 27 600 tonnes de CO2. Philippe Gleser, vice-président délégué à la transition écologique de l’Eurométropole de Metz, a souligné l’importance de cet équilibre entre le développement durable et la préservation de l’environnement.
Conversion de la friche en Zone Naturelle Protégée (ZNP)
Un aspect notable du plan révisé est la conversion des 144 hectares restants de la friche militaire de Mercy en zone naturelle protégée. Ce changement, inclus dans le Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi), vise à rendre ces terres à la nature, en créant des espaces paysagers et des chemins de promenade.
Des mesures techniques pour la préservation des sols
La construction de la centrale photovoltaïque fera usage de fondations micropieux pour minimiser l’impact sur le sol. Les panneaux seront espacés et relevés pour faciliter la maintenance et réduire l’empreinte écologique. Cette attention aux détails témoigne de l’engagement de la structure eurométropolitaine à respecter l’environnement tout en poursuivant ses objectifs en matière d’énergie renouvelable.
Un dialogue continu avec les associations
L’Eurométropole de Metz a exprimé son désir de continuer à travailler avec les associations environnementales, notamment dans le développement des 145 hectares destinés à la protection de la biodiversité. L’objectif est de créer un espace où le développement durable et la conservation de la nature coexistent harmonieusement. Le projet révisé de panneaux photovoltaïques à Mercy représente ainsi un pas important vers la réalisation des objectifs de neutralité carbone de la collectivité, tout en respectant la richesse naturelle et la biodiversité du site.
Questions à Philippe Gleser, vice-Président délégué à la transition écologique de l’Eurométropole de Metz
Sur quels critères précis la décision de réduire la superficie des panneaux photovoltaïques de 65 à 10,5 hectares a-t-elle été basée ?
Nous nous sommes basés sur l’étude réalisée par l’atelier des territoires et l’Organisation Territoriale de l’Etat (OTE). Ce sont les 2 bureaux d’études mandatés par UEM dans le cadre de la construction de la centrale. Ils ont fait apparaître des enjeux environnementaux plus forts sur certains secteurs. Dans les arguments écologiques retenus, il a été mis en évidence une trame et un corridor qui vont du Nord vers le Sud. Nous l’avons implanté à l’Est pour maintenir ce corridor. Nous avons choisi ce site car il possède la surface la plus imperméabilisée et portait une moins grande atteinte au patrimoine forestier.
Quels sont les objectifs à long terme de l’Eurométropole de Metz en matière de production d’énergie renouvelable et de préservation de l’environnement ?
En matière de production d’énergie renouvelable, nous prévoyons un doublement de la production d’ici 2030 et un triplement d’ici 2050. Le photovoltaïque est un des leviers principaux nécessaires pour remplir ces objectifs. La raison pour laquelle nous menons ce projet à Mercy demeure dans le fait que nous avons besoin de tous les projets pour remplir tous nos objectifs. L’idée principale de la démarche n’est pas d’opposer les enjeux écologiques entre la transition énergétique d’un côté et la préservation de la biodiversité de l’autre. Avec le site de Mercy, nous réalisons une opération d’équilibre entre ces deux enjeux importants de la transition
Qui sera le maître d’ouvrage de ce projet de centrale photovoltaïque ?
Concernant la centrale photovoltaïque, c’est l’UEM avec la commune d’Ars-Laquenexy, propriétaire du terrain. De l’autre côté, c’est l’Eurométropole qui fait l’acquisition de près de 145 hectares de site voué à la biodiversité.
Quel en est le planning jusqu’au démarrage de la production électrique ?
L’UEM va entrer dans la phase d’organisation des dossiers administratifs. Nous pouvons imaginer un démarrage du chantier d’ici 10 à 12 mois.
En dehors de la réduction des émissions de CO2, quels autres bénéfices écologiques attendez-vous de ce projet ?
Nous allons travailler sur les 140 hectares de zones de biodiversité pour la renforcer, par deux actions. La première sera de laisser en libre évolution toutes les zones que nous pouvons laisser ainsi. Nous laisserons la nature s’autogérer. Et pour les parties sur lesquelles nous avons la possibilité, nous allons engager des actions, par exemple mettre en prairie les parties sous les lignes à haute tension, et ne plus les raser comme cela été fait précédemment.
Comment l’Eurométropole envisage-t-elle de gérer et de surveiller la biodiversité dans la zone naturelle protégée créée sur les 144 hectares restants ?
Par plusieurs actions, comme la sécurisation par rapport au danger du site car cela reste une friche militaire dangereuse et polluée. Nous avons également modifié le PLUi en passant la partie naturelle en zone NP qui est le degré de protection le plus important en matière de biodiversité et de nature. Nous souhaitons mettre en place une obligation réelle environnementale. La métropole s’engage pendant 99 ans à préserver l’environnement et la biodiversité sur le site avec un programme d’actions mis en place et négocié avec les associations qui figure sous leur surveillance.
Appel à Participation Citoyenne sur le Développement des Énergies Renouvelables à Metz
Depuis la promulgation d’une nouvelle législation par l’État le 10 mars 2023, visant à accélérer la production d’énergies renouvelables, les municipalités ont hérité d’une responsabilité cruciale : celle de planifier et de mettre en œuvre le déploiement de ces énergies au sein de leur territoire. Dans ce contexte, la Ville de Metz prend une initiative proactive pour impliquer ses résidents dans ce processus crucial.La Ville de Metz a lancé une grande consultation en ligne, offrant à ses citoyens une opportunité unique de participer à la définition des futures zones d’accélération de la production d’énergies renouvelables. Cet effort de concertation vise à recueillir les attentes et les suggestions des Messins sur ce sujet d’importance. Les habitants de Metz sont donc invités à exprimer leur avis et partager leurs idées sur la meilleure manière de développer ces sources d’énergie alternatives et durables au sein de leur communauté.
Le processus de consultation est simple et accessible : les résidents intéressés peuvent accéder au questionnaire en ligne via le site Internet officiel de la Ville de Metz, disponible à l’adresse suivante : https://metz.fr/actus/2023/231208_votre_avis_nous_interesse_les_energies_renouvelables.phpImportant : cette consultation est ouverte jusqu’au 30 décembre