Vendredi dernier, le tribunal administratif de Strasbourg a suspendu certaines parties du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUi) de l’Eurométropole de Metz, sans toutefois remettre en cause l’intégralité du projet. Le président de l’Eurométropole, François Grosdidier, insiste sur le maintien des zones constructibles immédiates et défend un PLUi respectueux des objectifs de développement durable.
Le PLUi de l’Eurométropole de Metz, un document d’urbanisme essentiel pour les années à venir, a fait l’objet d’une décision partielle du tribunal administratif de Strasbourg. À la suite d’un recours en référé, le tribunal a suspendu certaines zones d’urbanisation future (1AU et 2AU) ainsi que 130 zones d’Orientations d’Aménagement et de Programmation (OAP). Cependant, les zones immédiatement constructibles demeurent valides, une décision qui rassure la majorité portée par François Grosdidier.
Une vision durable maintenue malgré la suspension partielle
François Grosdidier a rapidement réagi à la décision judiciaire en soulignant d’emblée que les zones suspendues ne représentent que 1,6 % de l’espace métropolitain. « Ces zones, qui auraient pu être urbanisées à moyen ou très long terme, redeviennent soumises aux anciens plans d’urbanisme communaux, parfois plus ouverts à l’urbanisation, » a-t-il précisé. Pour la majorité, la suspension n’impactera pas les habitants à court terme, car les projets concernés nécessitaient de toute façon une modification du PLUi pour devenir constructibles.
En réponse aux critiques, François Grosdidier a défendu l’équilibre du PLUi entre attractivité et préservation écologique. « Les élus de l’Eurométropole ont travaillé sur un projet visant un accueil qualitatif des nouveaux habitants, tout en respectant les principes du développement durable, » a-t-il rappelé, insistant sur le fait que la démarche de révision pour une meilleure protection des sols avait été lancée dès l’approbation du plan.
L’opposition dénonce un manque d’ambition écologique
Pour l’opposition, cette décision marque une « première victoire pour l’environnement » et une mise en cause des choix d’urbanisation de la majorité. Le groupe Unis voit dans cette suspension un signal fort pour la préservation des terres agricoles et des zones naturelles et entend poursuivre son engagement aux côtés d’associations pour une révision plus ambitieuse sur le plan écologique.
De leur côté, François Grosdidier et son équipe dénoncent l’entrave que représentent ces objections, estimant qu’elles « privent les habitants de perspectives écoresponsables ». Ils défendent ainsi des projets tels que le parc photovoltaïque prévu sur la friche de Mercy, projet qui, selon eux, répond aux exigences de transition énergétique et écologique mises en avant dans le PLUi.
Un débat d’interprétation sur l’avenir du PLUi
Alors que chaque camp interprète la suspension partielle selon son propre filtre, François Grosdidier affirme que « le PLUi n’a en aucun cas été invalidé » et voit dans cette décision une confirmation de la viabilité de son projet. Si la majorité défend un urbanisme durable et équilibré, les opposants entendent pousser pour une relecture plus radicale, centrée sur la limitation de l’artificialisation des sols et la réhabilitation de logements vacants.
Au final, cette suspension partielle renvoie la question de l’urbanisme de l’Eurométropole de Metz à une prochaine audience, prévue courant 2025, où les débats sur l’artificialisation des sols et le développement durable seront à nouveau être au cœur des échanges.