Le régime de micro-entrepreneur a des avantages et des inconvénients. Il est tout particulièrement adapté aux personnes qui se lancent dans des activités à forte valeur ajoutée ne nécessitant pas d’investissements, de stocks ou d’achats. Ou bien encore pour lancer et tester son activité sans trop de contraintes.
3 avantages
Formalités simplissimes
Pour créer son auto-entreprise (ou micro-entreprise), il suffit de remplir et de déposer son dossier en ligne via le Guichet Unique (à partir de cette année) : formalites.entreprises.gouv.fr. Dans les 30 jours qui suivront l’inscription, le demandeur recevra son numéro de SIRET qui attestera de la création du statut de travailleur indépendant. À noter aussi que l’auto-entreprise n’implique pas de faire un apport financier (pas de capital) ou de faire appel aux services d’un expert-comptable.
Souplesse
Elle prend de multiples formes. Pour déclarer son chiffre d’affaires et régler ses charges sociales (et/ou sa TVA dans certains cas), tout se fait en ligne. Si le chiffre d’affaires du mois est nul (parce que vous avez pris des vacances, par exemple), il suffit de déclarer « zéro » pour être en règle et ne rien régler. S’il est interdit d’avoir plusieurs auto-entreprises, il est en revanche possible d’avoir plusieurs activités au sein d’une même auto-entreprise ou d’être auto-entrepreneur et salarié ou retraité, par exemple. Toujours en matière de souplesse, il est aussi possible de s’installer ailleurs qu’en France, à la condition de disposer d’une adresse en France où est « fixé » l’établissement principal (pas inutile néanmoins de se renseigner sur les conséquences fiscales).
Franchise de TVA
L’auto-entrepreneur n’est pas redevable de la TVA, ce qui a un intérêt en termes de compétitivité (et suscite quelques tensions dans certains métiers, avec des TPE et PME). Cela dit, ne pas facturer de la TVA fait qu’il n’est pas non plus possible de la récupérer. Mais l’auto-entrepreneur peut devenir redevable de la TVA. C’est le cas s’il dépasse pendant 2 ans consécutifs le seuil de base, ou immédiatement s’il franchit le seuil majoré. À partir de 2023, les activités d’achat-revente et fourniture de logement ont pour seuil de base 91 900 € et pour seuil majoré 101 000 €. Les activités de prestation de services ont quant à elles pour seuil de base 36 800 € et pour seuil majoré 39 100 €.
3 inconvénients
Chiffres d’affaire à ne pas dépasser
Pour pouvoir conserver le statut d’auto-entrepreneur, il ne faut pas dépasser certains seuils en termes de chiffres d’affaires. En cas de 2 années de dépassement consécutives, l’autoentrepreneur bascule automatiquement dans le régime de l’entrepreneur individuel classique. À compter de 2023, pour les activités d’achat revente ou d’hébergement, le plafond a ne pas dépasser est porté à 188 700 € (contre 176 200 € en 2022). Il est porté à 77 700 € (contre 72 600 € en 2022) pour les activités de prestation de services ou libérales. Cela dit, si le CA est en croissance et implique de changer de statut, ce n’est pas non plus une mauvaise nouvelle.
Un minimum de rigueur
Ce n’est pas toujours simple quand il faut être au four et au moulin (et pas franchement passionnant) mais il importe de faire preuve d’un minimum de rigueur sur le plan administratif et comptable. Il est important (et obligatoire) de tenir une comptabilité à jour. De petits logiciels sont disponibles pour un « coup de main ».
Couverture sociale
Les auto-entrepreneurs qui exercent leur activité d’indépendant à titre exclusif payent des charges sociales et bénéficient d’une couverture sociale. Mais attention, il est important de respecter des montants de chiffres d’affaires annuels pour recevoir des indemnités journalières en cas de maladie ou pour faire valider des trimestres de retraite. En revanche, les auto-entrepreneurs ne cotisent pas pour le chômage et ne peuvent pas prétendre à l’assurance chômage si jamais leur projet d’entreprise capote. Cela dit, il est possible de bénéficier de ce que l’on appelle un revenu de remplacement. À noter sur le plan financier, que les charges sociales du micro-entrepreneur sont calculées sur la base de son CA et pas sur les bénéfices de l’entreprise. Il est dès lors possible, dans certains cas, de devoir payer des cotisations même en cas de perte d’argent (en cas de gros frais, par exemple), sans pour autant être bien « assuré ».