Plus de la moitié des entreprises créée en France l’an dernier, sont des micro-entreprises. Devenir son propre patron continue de faire rêver. Ou s’impose, aussi, parfois.
La création d’entreprises se porte bien en France. Très bien même à lire les dernières données de l’Insee puisqu’en 2022, le nombre d’immatriculations a atteint 1,072 million, ce qui constitue un record en la matière (même s’il est régulièrement battu).
61 % des créations sont le fait de micro-entrepreneurs. 656.000 micro-entreprises ont été immatriculées l’an dernier, soit une évolution 2,8 % par rapport à 2021. En ce qui concerne les autres formes d’entreprises, les entreprises individuelles affichent un recul important ( – 7,4 %, 122 072 immatriculations) tandis que les sociétés sont en forte progression : + 4,8 % sur un an (293 384).
Ce dynamisme profite à la majorité des secteurs d’activités. L’industrie, le secteur de l’information et de la communication, le soutien aux entreprises ainsi que les services aux ménages sont particulièrement actifs. Au registre des reculs, le secteur « Commerce, transports, hébergement et restauration » est le plus touché avec des créations d’entreprises en baisse de 20,4 %.
Au registre des points négatifs, l’Insee indique également qu’en décembre 2022, le nombre total de créations d’entreprises (tous types d’entreprises confondus) s’est replié : -3,4 % après +2,2 % en novembre, en données corrigées des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables). Et cela après six mois de hausse continue. « Ce repli est dû aux immatriculations de micro-entrepreneurs, qui reculent fortement (-5,8 % après +2,5 %). En revanche, les créations d’entreprises classiques progressent de nouveau, quoique plus légèrement qu’en novembre (+0,7 % après +1,6 %) », précise l’institut.
Une performance à relativiser
Avec une majorité d’entreprises créées par des autoentrepreneurs, ce nouveau record de créations d’entreprise est à relativiser quant à son impact en matière de création d’emplois ou de richesses. Ne serait-ce que parce que la moitié des microentreprises ne génèrent pas de chiffre d’affaires. Et pour celles qui ont une activité, ce n’est pas intense, le CA moyen se situant autour de 1635 euros (Source Urssaf, 2022, voir également ci-dessous). Cela dit l’auto-entreprenariat a aussi des côtés positifs il permet de tester des idées et des concepts, d’acquérir des compétences, d’étoffer son réseau, de complémenter des rémunérations (ou des pensions de retraite puisqu’il est possible de cumuler) trop « justes » , de bosser à défaut de dégotter un CDI. Et puis, de nombreux autoentrepreneurs se portent très bien.
60 000 auto entrepreneurs en Lorraine
Selon l’observatoire de l’Urssaf, la Moselle comptait 25983 autoentrepreneurs (administrativement), la Meurthe-et-Moselle (20143), les Vosges (10203) et la Meuse (3928). Ils génèrent un chiffre d’affaires global de 153 millions (Données juin 2022). Le réseau des Urssaf dénombre environ 2,5 millions d’auto-entrepreneurs administrativement actifs.
Une bonne dynamique en 2022
52%des autoentrepreneurs avec un CA positif.
Plus de la moitié des autoentrepreneurs (1 302 000) produit un chiffre d’affaires positif, soit 10,9 % de plus qu’au deuxième trimestre 2021. Ils génèrent 6,39 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit 19,7 % de plus sur un an.
Plus 200 € pour le CA trimestriel.
Le chiffre d’affaires moyen trimestriel s’établit à 4 907 euros au deuxième trimestre 2022, en hausse de 7,9 % sur un an (soit 19 628 € de CA annuel moyen ou 1635 € mensuel moyen) (Source : Urssaf).