Après une excellente année 2021, le marché immobilier mosellan a enregistré une très bonne année 2022 indique la Chambre des Notaires de la Moselle. 2023 s’annonce déjà plus… calme.
Ce dynamisme du marché immobilier en Moselle se traduit par des progressions des prix de ventes médians* (et non moyens !) de 2,7 à 5,9 %, selon le type de biens. Dans le détail : + 2,7 % pour les terrains à bâtir avec un prix médian de 71 400 €, + 5,6 % pour les appartements anciens (soit 2 030 €/ m2) et + 5,9 % pour les maisons anciennes (prix de vente médian : 196 700 €). Voilà pour les évolutions à l’échelon départemental. Mais d’un territoire à l’autre, elles sont très diverses. Sans surprise, les hausses les plus significatives sont à chercher du côté de Metz, de Thionville et des communes proches de la frontière avec le Grand-Duché. À Metz, le prix des maisons a ainsi progressé de 10,2 % (prix médian : 297 900 €). À noter tout de même la belle progression des prix, toujours pour les maisons, du côté de Château-Salins avec une hausse de 18,7 %. En ce qui concerne les appartements, toujours dans l’ancien, les augmentations sont notables à Metz (+ 8 % – 2390 €/m2), Florange (+ 9,5 %), Rombas (+ 10,2 %) et Sarrebourg (+ 14 %). Florange (qui porte de grosses ambitions en matière d’urbanisme en mettant à profit son foncier) et Rombas attirent certainement des acquéreurs qui ne sont pas disposés à débourser plus de 2 200 € le m2 (Thionville) ou bien encore 2 660 €/m2 pour s’installer à Terville, et se rapprocher de la frontière. Avec un prix du m2 facturé 1 270 €, Sarrebourg séduit visiblement aussi une certaine clientèle (tout comme Château-Salins évoqué supra). Faut-il y voir une conséquence de l’essor du télétravail ? La Chambre ne le précise pas. Pour le foncier qui progresse plus faiblement à l’échelon départemental, c’est à proximité de la frontière luxembourgeoise qu’il est le plus cher alors qu’à Metz et ses environs il affiche la hausse la plus notable + 18,3 %. 2023 sera dans la continuité ? Pas sûr. Fin 2022 le marché à commencer à ralentir pour plusieurs raisons : la hausse des taux d’intérêts qui progressent (même s’ils n’ont rien à voir avec ceux pratiqués il y a 10 ou 15 ans), le contexte social qui n’invite pas forcément à se lancer dans des projets de long terme, le taux d’usure qui a « bloqué » un temps les dossiers de nombreux emprunteurs (mais cela va mieux depuis qu’il est revu tous les mois, en tout cas pour l’instant), le pouvoir d’achat, bien entendu, qui fait les frais de l’inflation… Tout cela fait que le marché tourne au ralenti. Ce qui pourrait s’accompagner de baisses de prix ici et là. En sachant tout de même que sur les territoires les plus attractifs, un bien vendu au juste prix continuera à trouver vite preneur. Au registre des facteurs susceptibles d’animer le marché, il y a aussi les nouvelles règles en lien avec les biens énergivores. Le fait, par exemple, que depuis le 1er janvier, les plus grosses passoires énergétiques sont interdites à la location, a un impact. Cela alimente le marché en biens (certains propriétaires ne souhaitant pas investir pour réaliser les travaux nécessaires), offrant davantage de marges de négociation, surtout pour qui a des fonds disponibles. À propos d’énergie, un nouvel audit énergétique qui vient en complément du Diagnostic de Performance Énergétique, s’applique depuis le 1er avril. « Face à ces incertitudes, le marché immobilier a su rester et reste une valeur refuge par excellence. Le notariat est confiant dans son avenir », précise André Lombardi, le Président de la Chambre des Notaires de la Moselle dans le document présentant les données. À noter que pour la première fois, les Chambres des notaires d’Alsace-Moselle ont organisé une présentation commune aux départements du Haut-Rhin, Bas-Rhin, et de la Moselle, sous la marque N.A.M.
* ce qui signifie que 50 % des ventes ont été réalisées à un prix inférieur et 50 % à un prix supérieur.
Me André Lombardi, Président de la Chambre des Notaires de la Moselle