La crise sanitaire a eu pour effet de doper le télétravail. Pourquoi, pour qui, comment… ? Petit tour d’horizon de la situation en France.
Les français télétravaillent moins que leurs voisins
Entre 25 et 30% des actifs français déclarent télétravailler « au moins une fois par semaine », contre 51 % des Allemands, 50 % des Italiens, 42 % des Britanniques et 36 % des Espagnols.
Qui télétravail ?
En termes de catégorie socioprofessionnelle (CSP), ce sont les cadres qui télétravaillent le plus. Rien de surprenant à cela, a priori, leurs tâches étant susceptibles d’être réalisés à distance et ils travaillent majoritairement dans des entreprises plus grosses qui ont davantage recours au télétravail que les TPE. Inutile de préciser aussi que le télétravail est exclu pour de nombreux employés compte tenu de leurs métiers et activités. Mais à noter tout de même qu’en France, le clivage (entre les cadres et les employés/ouvriers) est particulièrement important, comparativement aux pays voisins. En ce qui concerne les jeunes (18-24 ans), ils sont partagés. Le télétravail séduit, bien évidemment, mais ils sont aussi nombreux (entre 40 et 50% selon les sources) à privilégier le présentiel. Il est vrai que télétravailler fait appel à des compétences (l’autonomie notamment) qui ne sont pas toujours affirmées. Le besoin d’être encadré est plus vif.
Combien de jours télétravaillés « souhaités » ?
En France, la fréquence moyenne idéale est de 1,8 jour par semaine contre 2,7 en Espagne, 2 au Royaume-Uni, 2,2 en Allemagne et 2,4 en Italie. Les Français sont clairement adeptes d’un mode de travail « hybride ». Pas question, donc, d’opposer bureau et travail à domicile.
Pourquoi télétravailler ?
Avant tout pour la qualité de vie qui est la préoccupation numéro 1 des salariés. La priorité est de pouvoir choisir son lieu de travail compte tenu des contraintes qu’elles soient professionnelles, personnelles ou familiales. Outre le bien-être et la santé, l’intérêt est également financier puisque télétravailler permet de réduire les frais, de déplacement notamment. La hausse des carburants a d’ailleurs eu pour effet de doper les envies de télétravail.
Et la productivité ?
Une grande majorité des salariés qui télétravaillent une partie de la semaine affirment être plus productifs. Ce que confirment bon nombre d’études. Mais ce n’est pas forcément l’avis des patrons et managers à en croire une étude de Microsoft, qui ne sont pas (tous) persuadés de cela. Conséquence, les employés passeraient une heure par jour, lorsqu’ils sont en télétravail, (à veiller) à prouver qu’ils sont bel et bien actifs.
Le télétravail est-il bon pour la vie de couple ?
Il semblerait que oui, si l’on en croit la plateforme de recrutement spécialisée dans l’intérim, Qapa, qui a réalisé un sondage sur le télétravail et la sexualité. On y apprend qu’avec le télétravail, les Français sont plus « actifs » avec leur partenaire. Ainsi, 72% déclarent faire plus l’amour avec leur conjoint(e) quand ils travaillent depuis leur domicile. Autre constat : 77% d’entre eux assurent que rester à la maison fait baisser l’infidélité (ils n’étaient que 73% à le déclarer en 2021), tout simplement parce que les tentations (d’aller voir ailleurs) sont moins grandes. Cela dit, les Français sont adeptes du travail hybride, donc…
Sources :
– Étude de l’Ifop pour la Fondation Jean Jaurès
– Baromètre 2022 Jones Lang LaSalle (JLL)
– Étude Qapa
– Étude de Citrix (fournisseur de solutions de travail collaboratif)
– Étude Microsoft 2022
En télétravail cet hiver ?
Avec la flambée des prix de l’énergie, le ministère du Travail a évoqué la possibilité de généraliser le télétravail cet hiver. Cela permettrait notamment aux entreprises et aux administrations de réaliser des économies sur le plan énergétique. Rien de précis encore et il n’est pas question de l’imposer aux entreprises. Un point reste aussi à éclaircir : si les télétravailleurs du privé doivent supporter leur petite note de chauffage (en hausse puisqu’il faudra bien chauffer) quid de la « compensation » ou de l’indemnité ?