L’âme sœur existe forcément. C’est en tout cas ce que nous promettent les sites de rencontres… Internet a radicalement changé notre façon d’envisager la rencontre et les propos amoureux, en modifiant notre vision de l’amour.
En mai 1968, les hommes et les femmes avaient dénoncé le couple comme objet d’oppression sociale. Or depuis, les sites de rencontres ont balayé cette allégation pour revenir à une image plus conventionnelle de l’amour. Chacun recherche l’être idéal, son prince charmant ou son âme-sœur ; ce mythe reprenant de plus belle dans nos inconscients. Ces applications qui ont remplacé les agences matrimoniales, autorisent un contact facile, décomplexé et souvent direct. Liker ou écarter les profils qui apparaissent sur son écran, laissent la grisante illusion d’un choix infini de partenaires… Mais alors que ces sites se veulent favorisant les rencontres, il n’y a jamais eu autant de célibataires…Pourquoi ce paradoxe ?
Le désir fantasmé de l’autre
L’accès à un large choix peut se révéler stressant et paralysant, nuisant à l’efficacité des décisions qui s’avèrent être plus longues. Trop de choix tue l’action. Qui dit choix dit aussi comparaison, mais pas meilleure connaissance du réel : on croit en la perfection, douce illusion ! Par ailleurs, l’incertitude engourdit la relation naissante, combien de personnes déjà en couple avouent avoir du mal à se déconnecter des sites de rencontres : on ne sait jamais, des personnes au profil intéressant pourraient encore les contacter. Bien qu’il y ait des échanges séduisants, l’important est de ne pas sombrer dans l’assuétude et d’avoir beaucoup de recul car, la vraie vie n’est pas sur un écran ou à travers une application.
En effet, les sites de rencontres en ligne sont complètement éloignés du monde réel. C’est pourquoi, des dangers psychologiques ne doivent pas être ignorés : perte de l’estime de soi, addiction, peur du rejet, syndrome de l’abandon, trouble de la sexualité, perte de concentration, isolement, détresse, dépression… Mais après tout, ces sites web ne sont-ils pas qu’un « business » ?