Le sommet Choose France 2025, qui s’est tenu le 13 mai au château de Versailles, a mis en lumière une dynamique territoriale forte : le Grand Est confirme sa place de choix pour les investissements industriels durables. Avec sept projets retenus, représentant 840 millions d’euros d’engagements, la région se positionne dans le trio de tête national, juste derrière l’Île-de-France et les Hauts-de-France.
Mais plus qu’une performance chiffrée, c’est une stratégie territoriale cohérente qui se dessine : valoriser les friches industrielles, relancer des filières, miser sur le recyclage, la logistique verte et les énergies propres.
Saint-Avold : une vitrine de l’industrie textile circulaire
La Moselle accueillera bientôt un site industriel pionnier à l’échelle mondiale. L’entreprise américaine Circ y implantera sa première usine européenne, dédiée au recyclage chimique des textiles mélangés. Coût annoncé : 450 millions d’euros. Emplois à la clé : 200 d’ici 2028. Objectif : produire des matières premières textiles recyclées à partir de polycoton, actuellement impossible à recycler à grande échelle. Une innovation qui inscrit Saint-Avold dans l’économie circulaire de demain.
Des transports plus propres fabriqués ici
La mobilité bas carbone constitue l’autre pilier des investissements industriels durables dans le Grand Est. Deux projets d’envergure se démarquent : À Reichshoffen (Bas-Rhin), le constructeur CAF modernise ses lignes de production ferroviaire. 50 M€ seront investis pour répondre à des marchés européens (Rome, Hanovre), avec 200 nouveaux postes. À Ligny-en-Barrois (Meuse), Daimler Buses engage 92 M€ pour adapter ses chaînes à la fabrication de bus électriques. À la clé : 600 emplois supplémentaires, dans un bassin en pleine transformation industrielle.
Une logistique repensée, en mode bas carbone
À l’est de Mulhouse, la commune d’Ottmarsheim deviendra un point nodal de la logistique décarbonée. Le géant DP World, basé à Dubaï, y construira un terminal multimodal de nouvelle génération. Avec 140 M€ d’investissement, cette plateforme sera reliée au port du Rhin, au réseau ferroviaire et à des infrastructures électrifiées. Elle créera 150 emplois et contribuera à désengorger les routes tout en réduisant les émissions de CO₂ du fret.
Des projets complémentaires et structurants
Parmi les autres bénéficiaires du sommet Choose France dans le Grand Est : Coleo, spécialiste espagnol du recyclage textile, ouvre une seconde usine dans la région (20 000 tonnes de déchets par an). Nidec (Japon) renforce ses capacités de production de moteurs pour les énergies renouvelables (97 M€ d’investissements). Mars Inc., groupe agroalimentaire américain, modernise ses lignes de production régionales pour répondre à des objectifs de durabilité. Ces projets diversifient la base industrielle régionale tout en intégrant les impératifs environnementaux.
Un modèle économique qui fait école
Le Grand Est ne se contente pas d’attirer des capitaux : il les oriente. La Région, via des outils comme Grand E-nov+, accompagne les porteurs de projets, facilite l’ancrage territorial, et soutient l’innovation verte. Comme l’a rappelé Franck Leroy, président de la Région, cette stratégie vise à concilier développement économique, transition écologique et cohésion territoriale. Une ambition qui prend corps à travers des projets concrets, pilotés et porteurs d’emploi local.
Chiffres clés
840 M€ d’investissements industriels durables
7 projets structurants pour la région
1 400 emplois créés ou consolidés d’ici 2028
Secteurs concernés : recyclage textile, ferroviaire, bus électriques, logistique bas carbone, agroalimentaire