Tout le monde ment. Qu’il soit bienveillant ou pernicieux, le mensonge est omniprésent et fait partie intégrante de la nature humaine. Il peut même parfois devenir pathologique. Qu’ils soient grands ou petits, est-il possible de justifier les mensonges ?
Nombre de grands philosophes ont dénoncé la laideur du mensonge en faisant l’éloge de la Vérité. Pour Kant, par exemple, il n’y a aucune légitimité à mentir, car mentir c’est mépriser l’autre. Malgré tout, est-il possible de trouver une justification éthique au mensonge ? Car quoi qu’en pensent certains philosophes, toute vérité n’est pas bonne à dire…
Éducation oblige, nous avons tous plus ou moins été élevés dans l’éloge de la sincérité : non, il ne faut pas mentir ! Même si les relations humaines sont basées sur la confiance, faut-il pour autant dire toute la vérité à une personne mourante ? À une amie dépressive ? À un patron exaspérant ? Le mensonge n’est pas nécessairement amoral s’il s’agit de ne pas faire douter l’autre, de ne pas lui faire de la peine, voire de le protéger. Si l’intention est généreuse, si c’est pour faire du bien, sauver une personne, la valoriser, alors oui, le mensonge a du sens, car il s’agit là de mensonges dits bienveillants. En revanche, la façon d’affronter la réalité dépend des circonstances, du contexte, de l’histoire de chacun. Aussi, dans toute relation, un peu de nuance et de tact s’imposent, car chaque personnalité est unique.
Mais il existe aussi des mensonges pernicieux destinés à nuire ou à arnaquer autrui, et des mensonges pathologiques comme la confabulation due à une lésion cérébrale où le patient croit à ses histoires, et la mythomanie qui se caractérise par un besoin impérieux de mentir. Par contre, il est important de préciser que chez l’enfant jusqu’à ses 7 ans environ, mentir n’est pas considérée comme pathologique. Au contraire, le mensonge fait partie d’une phase normale dans son développement.
Et qu’en est-il du « mensonge dans le couple » ?
« Je t’aimerai toujours. Je ne te quitterai jamais. Et toi ? » Que répondre à cela quand on a un passé, un avenir et que l’on sait très bien que l’on a déjà aimé et que l’’on va certainement aimer encore ? Nous avons tous un « jardin secret ». De la petite cachotterie, sans conséquence à priori, à la grande trahison est-ce nécessaire de tout dire au risque de meurtrir son ou sa partenaire en révélant sans ménagement la vérité ? Au-delà de la vérité pure et dure, l’important est de bien connaître le niveau de fragilité de l’autre afin de savoir quand aborder, en toute sincérité, la réalité.
Mais attention que le mensonge ne devienne pas un réflexe qu’on ne saura plus maîtriser !