S’équiper en panneaux photovoltaïques est positif sur le plan environnemental. Et pour le porte-monnaie ? Eh bien, l’opération serait rentable, avec le « temps ».
À lire la documentation dédiée, l’installation de panneaux solaires photovoltaïques s’avère rentable entre 12 et 18 ans en moyenne (entre 10 et 20 ans selon l’ADEME), en autoconsommation. Par « rentable », il faut comprendre qu’à l’issue de cette période, l’installation va commencer à rapporter de l’argent pendant de nombreuses années puisque comme indiqué ci-contre, la durée de vie des panneaux solaires est de 30 à 40 ans. Certes des investissements sont à prévoir pour remplacer l’onduleur et une production qui va se réduire après 25 ans. Mais deux points à prendre en considération : le coût des équipements a tendance à se réduire (même si pour l’heure c’est le contraire avec la hausse des prix des matières premières) tandis que le prix de l’électricité ne fait qu’augmenter depuis des années et tout laisse à penser que cela va continuer. Pour la vente totale, la bascule se situe autour de 10 ans. Comme le contrat « Obligation d’achat » est signé pour 20 ans, cela représente une dizaine d’années de « bénéfices » potentiels.
Rentables donc, dès lors que le projet a été bien pensé et bien ficelé, bien entendu. Il importe de se pencher sur le montant de l’investissement initial (coût de l’installation et des matériels, raccordement au réseau, travaux complémentaires éventuels, emprunt éventuel…), sur le coût de fonctionnement dans la durée et le rendement des panneaux photovoltaïques lié aux conditions d’installation, au taux d’ensoleillement de la région, à l’exposition de la surface au soleil… Il convient aussi de préciser l’usage de la production d’énergie -autoconsommation et/ou revente-, puisque cela impactera la rentabilité.
Des aides à saisir
Pour parfaire ses petits calculs, différents éléments permettant de réduire les « frais » sont à considérer. Tout d’abord, l’installation de panneaux photovoltaïques fait partie des travaux éligibles à un taux de TVA réduit à 10 % (au lieu de 20 %). Ensuite, des aides publiques sont mobilisables. Localement, se renseigner auprès des collectivités n’est pas inutile. L’Alec du Pays Messin (www.alec-paysmessin.fr) est une source d’information pour avoir connaissance des éventuelles aides financières qui peuvent être accordées. Les installations qui permettent l’autoconsommation (installations de vente en surplus), sont également éligibles à une prime à l’investissement accordée par l’Etat. Elle est dégressive et variable en fonction de la puissance de l’installation et ventilée sur 5 ans. Comme précisé précédemment, le particulier producteur photovoltaïque peut vendre tout ou partie de l’électricité qu’il produit (il y a « obligation d’achat » en la matière). Les tarifs d’achat sont fixés par arrêté et évoluent chaque trimestre. Ils sont précisés sur : www.economie.gouv.fr. À noter que les aides publiques impliquent d’en passer obligatoirement par une entreprise qualifiée. Le bricoleur qui se débrouille seul en installant un « kit » sur son toit ou dans son jardin, ne peut donc pas en bénéficier.
Est-ce pertinent dans notre région ?
Pour produire de l’électricité ou de la chaleur, les panneaux solaires ont besoin de… soleil. Il est donc clair que leur rendement est meilleur dans les régions où il est le plus présent. La nôtre n’en fait pas partie. Mais cela ne signifie nullement qu’il faille s’en passer. Il faut savoir que par temps nuageux, les rayons du soleil percent tout de même les nuages ce qui permet aux panneaux photovoltaïques de tourner de 25 % à 50 % de leur capacité, selon l’épaisseur de la couche nuageuse. Et quand il pleut, ils produisent encore un peu (env. 10 %). Ce qui est également intéressant de noter, c’est que les équipements gagneraient en performances lorsque le temps est incertain, avec une alternance de soleil et de nuages. Cela permet aux panneaux de se refroidir, un peu, ce qui les rend plus efficients que sous un soleil de plomb, comprendre que les panneaux « aiment » le soleil mais pas forcément la chaleur. Pour rappel, en Europe, le leader du photovoltaïque est l’Allemagne. Certes ce n’est pas parce qu’il y fait moins beau que sur la Côte d’Azur que ce pays est particulièrement bien équipé mais cela confirme que le photovoltaïque « fonctionne » aussi avec des météos moins « clémentes » que celles du sud européen. Le Grand Est affiche d’ailleurs une puissance raccordée de 898 MW avec 43 436 installations, des chiffres qui hissent la région au 1er rang des plus dynamiques de la moitié nord de la France (source : Observ’ER).