Le festival Constellations de Metz a repris ses droits estivaux au coeur du patrimoine messin depuis quelques jours. Proposé sur deux parcours, l’un diurne, l’autre nocturne, il s’est associé à d’autres événements estivaux pour multiplier les points de brillance.
Passons rapidement sur les quelques points d’inquiétude quant au financement des prochaines éditions – le plus important est ailleurs. L’adjoint à la Culture de la Ville, Patrick Thil, reste résolument optimiste à ce sujet. « Les crédits apportés par l’Europe arrivent à leur terme, mais ils étaient fléchés sur la réflexion écologique de la manifestation et non sur sa portée culturelle avec les arts numériques. Nous avons bon espoir que le dossier soit enfin soutenu pour sa dimension culturelle. Et la Ville comme les partenaires publics et privés maintiennent leurs efforts. »
Il convient par dessus tout de se réjouir que le public puisse pleinement profiter de ce festival au long cours (73 jours) comme avant la crise sanitaire, sans jauges.
Deux modifications notables sont à observer pour cette édition 2022 du Festival international des arts numériques. Outre le doublement de l’offre de mapping sur la cathédrale Saint Etienne, c’est l’absence du parcours d’art urbain qui interpelle. Tant sa pertinence et son évolution au fil des ans réjouissaient les spécialistes tout en ouvrant la discipline multiple au plus grand nombre. Bien sûr, certaines œuvres réalisées notamment pour la précédente édition avaient vocation à être pérennes, et on peut toujours les apprécier sur le long du parcours du Mettis. Leur positionnement dans la ville était en effet inscrit dans le cahier des charges « et il y a de moins en moins de murs disponibles pour accueillir de nouvelles créations autour du parcours. Les trois seules pistes qui nous avions, dont la Caserne Ney ou l’ancien Printemps s’avéraient trop compliquées à mettre en place. » Les amateurs se retourneront vers l’exposition Rêveries oubliées de Monkeybird (cf. Le Courrier Messin N°12) et Metz célèbrera les 30 ans du graffiti dans la ville du 2 au 4 septembre avec notamment une Jam Graffiti au skatepark / Bowl à proximité des Arènes. « Mais nous menons une réflexion pour réunir le street art autour d’un seul grand espace, et réintroduire la sculpture monumentale dans l’espace public. », précise Patrick Thil.
Revenons sur la nouveauté de taille, les deux mappings sur la cathédrale. L’un, Nature, très épuré et noir & blanc proposé par le collectif japonais Flightgraf, et l’autre Climate des espagnols de Onionlab, coloré, entre utopie et dystopie. Chacun présenté avec une composition contemporaine électro. Plusieurs autres créations originales seront visibles sur le parcours numérique : les installations immersives Limbes (Cour d’Or) et 9 (place de la Comédie), ou la furtive Ibant Obscuri (avec la participation de Romain Muller pour la musique) qui rompt avec les installations de ces dernières années à l’Hôtel de Région puisqu’elle sera présentée au milieu du cloître et non dans ses coursives. On retient aussi Core, installation visuelle et sonore avec Laurent Garnier pour la partie musicale (église des Trinitaires), la Constellation visuelle sur l’eau (Pont St Georges), l’installation interactive Broken 5.6 (Jardin d’Amour) ou l’inquiétante dystopie miroir View from the moon (rue d’Alger).
Côté Arts & jardins : Illusions et anamorphoses, tout au long des 4 km, on retrouvera des œuvres déjà exposées les années passées, des créations originales là aussi (dans les serres du jardin botanique, autour des remparts bords de Seille) avec en point d’orgue Cessez-le-feu ! qui renvoie à la devise de la Ville de Metz et à l’actualité, même si le projet a été retenu avant le conflit en Ukraine, ou le poétique L’envol qui varie selon les points de vue.
Autant de propositions, complétées de multiples événements culturels estivaux, pour espérer retrouver les chiffres de fréquentation d’avant la crise sanitaire.