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Accueil Portraits

À nos amours

Vianney Huguenot Par Vianney Huguenot
20 octobre 2022
in Portraits
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À nos amours

© Photo Vianney Huguenot

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En lisant et reliant les épisodes de la vie (romanesque) de Désirée Mayer, l’amour s’impose en mot majeur. Dès la genèse. Le choix de son prénom allume la flamme et la suite de la saga s’étire sur les rives voisines de l’amour : plaisir d’enseigner, désir de transmettre, passion pour les langues, curiosité des autres, confiance dans la cohabitation des cultures et des religions, jouissance de l’harmonie. Chez cette femme au regard clair comme l’aurore, on trouve aussi ce petit quelque chose charmant et possiblement agaçant, la pressant de poser des réflexions partout et de tout intellectualiser. Chevalier des Arts et des Lettres, responsable de la coopération entre Metz et la ville israélienne de Karmiel, membre de l’Académie nationale de Metz, professeur de lettres, la raison de ses nombreux engagements emprunte à son long chemin de « pluri-exilée », de sa Roumanie natale à Metz, et entre les deux ce qu’elle imaginait antagonique : l’enthousiasme de la ville du prophète Jonas, Jaffa en Israël, précédant l’angoisse de l’atterrissage dans une Allemagne post-hitlérienne. Désirée Mayer suit alors un parcours initiatique qui la confronte, grâce à une jeunesse allemande blessée, au danger des clichés. Déconstruire les fantasmes les plus fous sur les Juifs constitue l’un de ses serments citoyens. Elle préside, à l’échelon national et régional, les Journées européennes de la culture juive (JECJ) dont la dernière édition, en cours (lire par ailleurs), offre un programme d’une richesse splendide. Ces journées privilégient l’expression et l’explication d’une culture juive universelle, celle qui cause à tous, et tissent des réponses à un antisémitisme d’un autre visage mais assurément renaissant.

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© courriermessin.fr

Tags: Désirée MayerJECJLa belle Jaffa
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