La saison touristique 2022 va-t-elle permettre à tous les professionnels de l’hébergement de l’Eurométropole de Metz et de la région de retrouver le sourire ? L’avenir le dira. Mais ces derniers mois, les signes positifs se multiplient et invitent les acteurs à se montrer optimistes et entreprenant alors que la crise sanitaire semble se calmer.
Les dernières données disponibles pour Metz et l’Eurométropole en matière de tourisme sont plutôt encourageantes. Durant les fêtes de fin d’année, la Fédération des Commerçants de Metz a annoncé une fréquentation autour de 90 % par rapport à celle de 2019 (juste avant la crise de la Covid-19) en ce qui concerne le Marché de Noël. Le Sentier des Lanternes, porté par le Département de la Moselle, a quant à lui attiré près de 140 000 visiteurs. En juillet et aout derniers, la clientèle française avait augmenté de 21,4 %, par rapport à 2020. En ce qui concerne la clientèle étrangère, elle a répondu présente en août (+6,6 % par rapport à 2020) après un mois de juillet compliqué compte tenu des restrictions sanitaires mais également des mauvaises conditions climatiques qui avaient d’ailleurs entraîné d’importantes inondations dans la Grande Région.
Ces résultats encourageants (mais en retrait par rapport aux années 2018/2019) sont intimement liés à l’attractivité générée par les grands rendez-vous festifs et populaires. Les marchés et les animations de fin d’année, durant l’hiver, les gros évènements durant le reste de l’année. « Le festival Hop Hop Hop qui invite les visiteurs et les touristes à découvrir Metz mais également les communes environnantes, fait partie de ces rendez-vous qui attirent du monde. C’est également le cas du Festival Constellations ou bien encore des expositions organisées au Centre Pompidou-Metz. Celle dédiée à Chagall a connu un vif succès », commente Cédric Gouth, président de l’agence Inspire Metz. Ces rendez-vous récurrents attirent des visiteurs qui ne s’éternisent pas. Mais également des touristes puisque le territoire a suffisamment de richesses tant culturelles que patrimoniales ou gastronomiques à faire valoir pour les inciter à s’attarder, pour de courts séjours.
« Les locations actives sur le territoire métropolitain ont généré entre le 26 juin et le 28 août, 5.500 réservations de séjours pour un nombre estimé de 35 700 nuitées, et 1,2 millions d’euros de revenus avec une durée moyenne de séjour légèrement inférieure à 3 jours (source Air DNA – ARTGrand Est) », explique Inspire Metz – Office de Tourisme. En août 2021, la fréquence hôtelière a été comparable à celle de 2019, notamment en ce qui concerne les établissements hôteliers du centre-ville. Esch 2022, capitale européenne de la culture, récemment inaugurée, est-elle de nature à attiser davantage encore l’attractivité du territoire messin cette année ? « Nous allons en tout cas communiquer pour qu’il en soit ainsi mais je pense que nous allons surtout enregistrer une augmentation du nombre de visiteurs qui vont profiter de leur séjour dans la région pour venir découvrir la ville le temps d’une journée, sans forcément y séjourner même si nous allons tout mettre en œuvre pour les y inviter », explique Cédric Gouth.
Les hôtels vont plus certainement se remplir grâce au dynamisme du « tourisme d’affaires » qui, malgré les incertitudes liées à la crise sanitaire, a déjà repris des couleurs comme l’illustre le Centre des Congrès Robert Schuman qui a affiché complet en 2021. Cette année, ce sont entre 150 et 200 évènements qui y seront organisés et des réservations sont déjà confirmées pour 2023. Comprendre que Metz est aujourd’hui identifiée comme une destination MICE (Meetings, Incentives, Conferences, Exhibitions), en France et même à l’international. L’organisation du G7 de l’environnement, en 2019, en est une belle illustration.
Un peu plus près des étoiles
Metz a besoin d’enrichir son offre hôtelière dans le segment haut de gamme, notamment pour répondre aux besoins croissants en matière de tourisme d’affaires. C’est en bonne voie, les investisseurs sont là », affirme Cédric Gouth. Cela se vérifie tout d’abord avec le projet de l’hôtel Starck (Maison Heler) dont les travaux se poursuivent, à quelques encablures du Centre Pompidou-Metz. Pour l’heure, la date d’ouverture n’a pas encore été annoncée mais on sait que l’hôtel reconnaissable entre mille avec sa maison posée sur le toit accueillera 103 chambres, deux restaurants, deux bars ainsi qu’une salle de sport. L’autre grand projet, toujours dans le segment du luxe, c’est celui annoncé du côté de la Place de la Comédie, porté par le Groupe Heintz Immobilier & Hôtels. Là encore, difficile de savoir où en est le projet mais, sur le papier, il est question de créer un établissement 4 étoiles Relais et Châteaux ou Châteaux et hôtels de collection, d’une cinquantaine de chambres avec un restaurant, un bar-salon de thé, un spa et des espaces de séminaire. Le dernier projet s’inscrivant dans cet enrichissement de l’offre en hébergement hôtelier premium, c’est l’ouverture proche du nouvel hôtel Mercure, rue des Clercs en lieu et place de l’ancien Grand Hôtel de Metz. « Ce boutique hôtel datant du XVIIIe siècle décoré avec style, charme et caractère », pour reprendre les termes de l’établissement, dispose de 59 chambres intégralement rénovées. Le parc hôtelier de l’Eurométropole de Metz compte actuellement une trentaine d’établissements pour un peu plus de 2 000 chambres, dont trois 4 étoiles : La Citadelle, le Novotel et Le Mercure de la place Saint-Thiébault qui a récemment été rénové.
L’hébergement insolite fait recette
Passer la nuit dans une cabane dans les arbres, à bord d’un bateau ou bien encore dans une yourte ou une roulotte… C’est possible dans le Grand Est. Mais la région doit encore enrichir son offre.
Nombreux sont aujourd’hui les amateurs d’hébergements insolites tout particulièrement encore s’ils sont en harmonie avec la nature. Un marché en croissance sur lequel se positionnent désormais des professionnels du tourisme à l’image de abracadaroom.com qui permet de trouver son hébergement insolite partout en France et propose de l’accompagnement aux porteurs de tels projets. Le Grand Est a de l’hébergement insolite à proposer. En Lorraine, une quarantaine de possibilités sont recensées, notamment du côté du Parc animalier de Sainte-Croix. À Metz, il est, par exemple, possible de séjourner à bord d’une péniche sur le canal, à proximité du stade Saint-Symphorien. Parce qu’aujourd’hui, ces types de produits ou de prestations sont très demandés, il importe d’enrichir le catalogue afin de se « distinguer » de la concurrence, en sachant que le Sud Est et l’Ouest de la France sont très actifs sur ce registre à en croire une étude du Cabinet Alliances consacrée à ce marché. À eux seuls, ces deux territoires accueillent près de la moitié des 1 000 domaines (13 098 lits) proposant une offre insolite en France (2020). Différents leviers sont activés pour développer l’offre régionale. La Région propose des aides financières destinées à favoriser la création d’hébergements insolites ou des projets d’extensions de sites existants, dès lors, bien entendu, que certains critères sont respectés. Plus récemment, en lien avec Esch2022, elle a également initié une opération visant à co-financer des hébergements insolites éphémères destinés, entre autres, à tester de nouveaux concepts susceptibles de devenir « durables » et d’être dupliqués ailleurs sur le territoire. Plus localement, des communautés de communes et d’agglomération cherchent également à encourager la création de gites et autres chambres d’hôtes (insolites mais pas uniquement). C’est le cas, par exemple, de la Communauté de Communes de l’Arc Mosellan (CCAM) qui a développé de l’accompagnement et des aides visant à étoffer son offre en matière d’hébergement (et de restauration) afin de répondre à la demande croissante des touristes mais aussi satisfaire aux besoins en hébergement de celles et ceux qui viennent ponctuellement travailler au Luxembourg ou à la centrale de Cattenom. Sur le territoire de l’Eurométropole de Metz, les porteurs de tels projets peuvent compter sur la mobilisation des outils de promotion et de communication de la collectivité et sur un accompagnement en matière d’ingénierie, pour mettre toutes les chances de réussite de leur côté.