Plus de quinze ans après ses débuts discographiques, Robin McKelle revient aux sources. En réinterprétant le répertoire des divas du jazz auxquelles elle avait été comparée, Ella Fitzgerald et Sarah Vaughan.
Lorsque, deux ans à peine après avoir été diplômée du célèbre Berklee College of Music de Boston, et à peine couronnée par le prestigieux “concours Thelonious Monk”, Robin McKelle publiait son premier album plein de swing façon années 40 Introducing, les avis de la critique mondiale étaient quasi unanimes : son registre de voix alto évoquait deux illustres chanteuses de jazz, Ella Fitzgerald et Sarah Vaughan, pierres d’angle de sa formation jazz. Si le suivant Modern Antique confirmait cette impression – assertion un rien facile puisqu’elle y qu’elle y interprétait en configuration big band des standards déjà chantés par les deux chanteuses ou encore Billie Holiday, l’américaine dont la chevelure rousse trahit ses origines irlandaises s’est depuis employée à brouiller ces pistes initiales.
Notamment en allant piocher sur des terrains davantage blues, gospel et soul. Même si c’est bien le jazz qui constitue les racines même de son art, le souffle qui l’anime depuis toujours, le feu qui roule en elle, tout comme sa volonté d’y intégrer toutes les musiques, pop, soul, blues ou rhythm’n’blues. En guise d’affirmation, son huitième et dernier album en date, Alterations, se voulait un hommage vibrant aux chanteuses qui l’ont marquée. Un choix très éclectique, de Billy Holiday à Adele en passant par Amy Winehouse, Carole King, Joni Mitchell ou Janis Joplin. En se réappropriant avec virtuosité leurs morceaux phares, Robin McKelle y parvennait à incarner leur puissance comme leur vulnérabilité.
Et voilà qu’aujourd’hui elle revient sur ses premiers pas, quinze d’expérience en sus, pour s’approprier quelques perles des répertoires d’Ella Fitzgerald et Sarah Vaughan. Comme si elle se sentait enfin légitime pour recréer l’univers laissé par ses immenses prédécesseuses : interprétation des ballades et scat accompli. Un album verra même le jour en 2023. Mais c’est bien sur scène que l’on prendra la mesure de l’hommage.
le 1er février à l’Arsenal de Metz