Le festival Hop Hop Hop reprend ses quartiers pour la treizième fois du 8 au 17 juillet, et les étend à une douzaine de communes de la Métropole. S’il reprend sa recette fétiche à base de différents dosages d’humour, il ménage surprises, impertinences, fidélité et retour aux grands rendez-vous populaires.
Hop Hop Hop sur le point de souffler sa treizième bougie, il fallait bien s’attendre à un slogan décalé comme son directeur artistique, Laurent-Guillaume Dehlinger, en a le secret. « Ce sera l’édition porte-bonheur ou l’édition porte-malheur. Cochez la case appropriée, c’est vous qui voyez. »
C’est pourtant bien du bonheur pour les zygomatiques auquel nous a habitué l’évènement organisé par la Compagnie Deracinemoa en partenariat avec la Ville de Metz. Cultivant le déraisonnable à l’envi, ce Festival international du spectacle à ciel ouvert dédié aux arts de la rue ne déroge pas à la règle. Il reprend la formule de l’an passé en programmant des spectacles sur 12 communes de la Métropole en sus de la ville centre.
« 24 communes ont candidaté mais le budget nous oblige à n’en choisir que la moitié – il ne faut pas oublier que c’est un festival entièrement gratuit, qui ne pourrait exister sans la largesse des financements publics. Nous avons opté pour celles qui n’avaient pas encore accueilli le festival. On cherche à exploiter au mieux le territoire de la Métropole, en s’adossant à des lieux. Peut-être davantage encore que les autres années. » Ce seront donc Cuvry, Gravelotte, Jussy, Longeville-lès-Metz, Lorry-lès-Metz, Mey, Montigny-lès-Metz, Pournoy-la-Chétive, Rozérieulles, Saint Privat la Montagne, Scy-Chazelles et Vantoux qui recevront une partie de la programmation pour des spectacles qui ne seront pas reconduits dans les rues de Metz.
Là, le public se dirigera vers les lieux traditionnellement hôte de la manifestation : Place Saint Louis, Hotel de Gournay, école Gaston Hoffmann… Avec deux coeurs névralgiques, le village qui prendra place pour l’ultime fois dans le cour de l’école Notre dame (où plusieurs spectacles jeunes publics prendront place), et les Frigos que gère la Compagnie façon festival permanent.
La nouveauté qui n’en est pas une, c’est le retour à un événement fédérateur et populaire sur la place de la République au soir du 14 juillet pour l’un des spectacles phares de l’édition, Silence ! des Commandos Percu… qui promet d’être bruyant puisque basé sur des percussions et auréolé de pyrotechnie.
Et puisque la déraison est de mise, elle se conjugue avec la surenchère avec pas moins de 40 compagnies programmées cette année. On y retrouve des fidèles : l’inénarrable Spectralex, le décoiffant/décoiffé Fred Tousch, Jacqueline & Marcel… Et beaucoup de fanfares, l’un des marqueurs du festival, itinérantes pour la plupart.
« C’est la plus grosse édition qu’on ait faite jusqu’ici, avec quelques spectacles assez pointus. » Ce sont parfois des petites communes qui en profiteront, tel ce Macbeth en forêt éclairé à la torche et porté par le Théâtre de l’unité, pionnier des arts de la rue. Ou Façade de la Compagnie Bougrelas à Mey « Un spectacle sur le temps qui passe, une expérience cinématographique autour d’une maison à vendre jouée en extérieur mais aussi à l’intérieur de la maison et retransmis sur écran. » On pourrait parler aussi de Happy Together, ou de Wanted de la Cie Brutale, western bruité à la bouche. Mais la liste concoctée par Mathilde Duffillot-Labe, directrice de programmation, est longue. De quoi ravir tous les publics, du territoire et au delà.
Faut-il encore parler de festival de Metz ? « C’est une fête qu’on organise et qu’on déploie sur la Métropole. Véritable outil de démocratisation culturelle pour créer la rencontre entre toutes les classes sociales et tous les âges, on aimerait bien qu’Hop Hop Hop soit perçu dorénavant comme un festival métropolitain. »