Sens : effectuer une tâche longue, fastidieuse et inutile. Ne rien faire d’efficace. Perdre son temps.
Girafe ? Vous avez dit girafe ? 1824. Méhémet-Ali, vice-roi et pacha d’Égypte, a l’idée originale d’offrir une girafe au Roi de France Charles X. Cadeau extraordinaire, fascinant et exotique, mais cadeau politique et diplomatique… Elle embarque en septembre 1826 à bord du brigantin Les deux frères. Octobre 1826 : « la jeune fille du désert » est débarquée à Marseille après presque un mois de traversée. Une girafe en France ? C’est une première ! On n’en avait pas vu en Europe depuis quelques siècles. Sa venue déclenche une sorte d’hystérie. On sort la girafe du navire de nuit pour éviter les attroupements et les mouvements de foule. Le préfet de Marseille organise alors des « soirées à la girafe » avec visite de Zarafa. 20 mai 1827, au lever du soleil, et alors qu’il pleut, la girafe, emmitouflée dans un manteau en toile cirée avec une capuche pour la tête, et désormais haute de plus de 3 mètres, quitte Marseille pour Paris avec une escorte humaine et équestre de taille. Un long périple à pied débute, à raison à peu près de 25 kilomètres par jour. Elle remonte à pattes la vallée du Rhône et traverse la Bourgogne avant d’atteindre sa destination. Zarafa, impressionnante et incroyablement belle, suscite l’émoi et la curiosité des Français : la foule s’amasse de plus en plus sur le trajet. C’est une attraction ! L’histoire raconte que la girafe a été accompagnée tout le long de son voyage par un palefrenier égyptien dont un des multiples rôles était de peigner la girafe. Samedi 30 juin 1827, vers 17 heures 30, après plus de 40 jours de marche, le cortège entre dans la Capitale par le pont d’Austerlitz. Zarafa est installée dans la Rotonde du Jardin des Plantes où, selon une version un peu plus romancée sur l’origine de notre expression, un gardien, réputé pour sa fainéantise, dira à son supérieur à chaque fois que ce dernier lui demandera ce qu’il était en train de faire : « Je peignais la girafe ! ». L’animal est présenté au roi le 9 juillet 1827. La mode devient à la girafe, partout sur le territoire français. Un véritable engouement nait : c’est une abondance de produits dérivés fabriqués autour du mammifère : cravates, chapeaux, gilets, vaisselles, médailles, tapisseries, jouets, tabatières etc. Nombre de livres, de pièces de théâtre, de poèmes, de pamphlets et de caricatures auront alors pour sujet la girafe. Nombre de lieux en France porteront le nom « à la girafe », « de la girafe », pour des rues, des places, des auberges et même des spécialités culinaires. Après 18 ans passés en France, Zarafa meurt en 1845. Elle a été naturalisée et se trouve actuellement au Museum d’Histoire naturelle de La Rochelle dont elle est l’une des pièces maitresses.