Un accident puis une maladie ont bien failli lui retirer la vie. Son sourire et son envie d’aider son prochain, sont restés intacts, voire encore plus lumineux depuis. De son enfance à Uckange à ses premiers pas dans le handisport, le président du Moulins-Lès-Metz Handisport et du Comité Départemental du Handisport de Moselle revient sur son long et inspirant chemin de bataille. Portrait.
C’est au sein de ses locaux du Comité Départemental du Handisport dont il est l’heureux responsable depuis 2006, qu’il nous a reçu au début de mois de janvier. Au temps même des vœux et des prises de bonnes résolutions. Lors du passage à la nouvelle année, il a dû souhaiter, en homme bon et bienveillant qu’il est, de garder le cap sur le chemin du partage et de la foi qui le gouverne depuis sa plus tendre enfance. Comprendre la personnalité de cet irrésoluble amoureux de la vie et des gens, c’est prendre le temps de l’écouter nous raconter avec volubilité son parcours.
Celui-ci commence en 1951, à Gray, tranquille bourgade de la Haute-Saône, où il est tiré au fer pour venir au monde. Des séquelles incommodantes suivront. Si ses pas sont brinquebalants, sa vision, elle, est très rapidement orientée vers le juste et le soin de l’autre. Cette clairvoyance, Jean-Marie Donatello l’hérite d’une éducation chrétienne donnée par ses parents Lucie et Léon mais aussi par Joseph Welferinger, son curé, auprès duquel il a choisi un commandement lors de sa communion : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Le cap d’une vie était alors choisi.
Il applique cette promesse dès son enfance auprès de Jacky Wahl, son ami de toujours. Lorsqu’il s’agit de dresser le portrait de son « frère de cœur », JMD ne tarit pas d’éloges et précise : « On assure les arrières de l’un et l’autre. Rien ne peut nous arriver. »
Et pourtant, les aléas et les rebondissements ont rythmé la vie du dorénavant septuagénaire. Il a vaincu un grave accident de ski en 1988, terrassé 3 semaines de réanimation à cause du COVID à l’automne 2020. Au réveil de cette épreuve, délesté de 15 kilos et de ses capacités à parler mais aussi à manger, on lui apprend que sa fille Céline s’en est allée victime d’une longue maladie.
En dépit de ces épreuves litaniques, l’ancien accordéoniste classique de haut niveau ne se résigne pas et apprend la résilience. Il n’oublie pas de remercier : « Les merveilleux soignants de Centre Hospitalier Universitaire de Mercy » et surtout : « La vie ». Il rappelle, de manière majuscule, avec son énergie inimitable : « JE SUIS VIVANT ! » et admet avoir pris un « coup de boost incroyable » au sortir de ces épreuves.
Celui-ci sera bien évidemment en grande partie mis au profit de ses protégés du Moulins-les-Metz Handisport dont il est le président depuis 1998 : « Nous soufflons nos 25 bougies cette année. » Un quart de siècle donc à œuvrer pour l’épanouissement total personnel de ces femmes et hommes porteurs d’un handicap : « Ma plus grande fierté ce n’est pas les médailles. Celles-là on les met dans les vitrines et elles prennent la poussière. »
Il rappelle la genèse de ce projet de vie : « Installé depuis 1982 à Moulins, j’y ai repris le tennis de table. En 95, je créé une école de ping pour adolescents. Des gamins touchés par des légers handicaps frappent alors à ma porte. Je les accueille les bras grands ouverts me considérant moi-même comme porteur de handicap depuis mon accident en 88. »
Alors professeur polyvalent à l’Institut Pilâtre de Rozier à Lessy, il décide de s’inspirer de la culture du ping handisport. Comme le hasard fait bien les choses et s’entremêle de rendez-vous, il apprend qu’un champion du monde individuel en tennis de table handisport vit à 300 mètres de la salle où le club s’entraine. Le garçon, licencié pour le club d’Evry (Essonne) répond au nom de Michel Schaller. Ce sera le premier contact de Jean Marie-Donatello avec son « premier fils spirituel ». Ce dernier lui apporte un titre de champion du monde en septembre 1998, trois petits mois après la création de la formation. De quoi forcément ravir le Président Donatello : « On ne commence pas par un titre de champion de Moselle, de Lorraine, mais du Monde ! » Dans la foulée de ce premier sacre, le deuxième fils spirituel arrive en la personne de Stéphane Molliens. Résultat de l’opération, depuis les Jeux Paralympiques 2000 à Sidney, le MMH est toujours rentré médaillé des Olympiades. Depuis un quart de siècle, Jean-Marie Donatello se trouve donc à la tête d’une fabrique à champions et figure comme un génial précurseur d’une société inclusive. En bon professionnel du BTP (Bénévole à Temps Plein) comme il aime se définir, il n’a pas fini d’œuvrer pour les autres. Le prochain gros évènement qu’il a contribué à bâtir sera le championnat de France Handisport en salle le samedi 18 février prochain à Metz (voir encadré ci-après).
Le championnat de France en salle handisport à Metz
C’est à l’Anneau, la salle d’athlétisme messine, que se tiendra le samedi 18 février prochain le championnat de France en salle handisport. Cette compétition mettra aux prises près d’une centaine d’athlètes en situation de handicap. Ces derniers s’affronteront sur différentes épreuves comme le 60 mètres, le 200 mètres, le 400 mètres, le 1 500 ou encore le saut en longueur et en hauteur. Parmi les athlètes mosellans, les principales chances de monter sur le podium viendront de Laure Ustaritz (déficiente visuelle sur 200 et 400 mètres) mais aussi Michel Munsch (déficient visuel sur 1 500 mètres).