Le Grand Est va accueillir un Institut de Photonique dont le site principal sera situé à Metz. Ce projet va permettre au territoire de jouer les premiers rôles dans le développement de cette discipline qui fait partie des technologies d’avenir tant elle offre de formidables perspectives en termes d’innovation mais également d’emploi.
Sur une initiative de la Chaire Photonique de CentraleSupélec, créée en 2017, les principaux acteurs régionaux se réunissent pour créer un Institut de Photonique en région Grand Est », a récemment annoncé CentraleSupélec Metz. Ce consortium en cours de constitution, porté par CentraleSupélec, rassemble déjà de nombreux acteurs comme l’Université de Technologie de Troyes, l’Université de Lorraine, l’Université de Strasbourg, l’INSA Strasbourg ou bien encore le pôle de compétitivité Materalia et l’agence d’innovation Grand E-nov+, pour ne citer que quelques-uns des nombreux partenaires. Un site principal de plus de 3000 m2 sur le site de CentraleSupélec à Metz, est inscrit au Contrat Plan Etat-Région (CPER) 2021-2027.
Des applications dans tous les secteurs
Dirigée par Marc Sciamanna, la Chaire Photonique de CentraleSupélec qui est unique en France, va donc prendre du « muscle » dans les années à venir. Et il importe de s’en féliciter tant les bénéfices de ce projet déployé avec le soutien de la Région Grand Est et de l’Eurométropole de Metz, sont importants et partagés. L’Institut va bien évidemment conforter l’attractivité du territoire en matière de recherche et d’innovation. Mais sa valeur ajoutée va bien au-delà. Si la photonique est une discipline encore peu médiatisée, elle ouvre de formidables perspectives et cela dans de multiples secteurs à enjeux : la santé et le bien-être, l’environnement, l’énergie et éclairage, les télécommunications et information quantique, l’agriculture/agroalimentaire, la défense et sécurité… Et l’on n’est pas dans la « science-fiction ».
50 000 emplois dans les 5 ans
« Rien qu’en France, 1051 entreprises produisent des composants et des systèmes photoniques pour toutes les applications avec une croissance annuelle du nombre d’entreprises de 5%. Leur chiffre d’affaires total est de 19 milliards d’euros en 2018. 73 000 employés travaillent dans ces entreprises dans les compétences techniques, R&D, production, marketing, ventes et management », indique la Fédération française de la photonique, Photonics France. Elle précise encore que la croissance du chiffre d’affaires de la photonique est 6 fois plus forte que celle de l’industrie en France, entre 2013 et 2018, soit + 40%. En termes d’emplois, une enquête réalisée en juin 2020, révèle que la filière devrait recruter entre 8 000 à 10 000 personnes, par an, durant les cinq prochaines années. « Plus de la moitié des postes concernés sont des postes d’opérateurs et techniciens. Les ingénieurs, chercheurs et autres fonctions supports représentent le reste des postes ».
Le territoire comme fleuron
D’où la nécessité de former des professionnels de niveau Bac à Bac + 8 et tout particulièrement encore des Bac+ 2 à Bac + 5, autrement dit des techniciens supérieurs et des ingénieurs. Avec l’Institut de Photonique qui assurera des missions d’animation, de coordination, de recherche, d’innovation mais également de formation et de dissémination de la culture scientifique, CentraleSupélec – qui fait partie du regroupement universitaire Paris-Saclay et est classé 13e au palmarès international de Shangaï-, et ses partenaires positionnent le territoire comme un futur fleuron de la photonique à l’échelon national. Et même européen puisque la photonique, comme la nanotechnologie, par exemple, fait partie des « technologies clés génériques » que la Commission européenne entend promouvoir et développer activement. La Ville de Metz comme l’Eurométropole de Metz sont déjà actives pour accompagner et soutenir la montée en puissance de la filière, comme l’illustre, entre autres, l’ambitieuse stratégie déployée afin de conforter l’attractivité du territoire en matière d’enseignement supérieur.
La photonique fait déjà partie de notre quotidien
La photonique regroupe les sciences et les technologies permettant la génération, la transmission, le traitement, la modulation ou bien encore la conversion de signaux optiques. Pour faire simple, la photonique, c’est la maîtrise de la lumière. Et force est de constater qu’elle est omniprésente dans nos vies puisque la photonique est active dans les smartphones, les réseaux de communication, les PC, l’Internet des objets (IoT), les imprimantes 3D, les drones, les casques de réalité mixte (virtuelle/augmentée), les LED’s, les systèmes d’aide à la conduite, les scanners médicaux… Et bon nombre d’applications restent encore à imaginer tant cette technologie cumule des atouts en phase avec les enjeux liés aux transitions écologiques et énergétiques. Il en va aussi de la souveraineté technologique du pays.