La Ville de Metz et l’Eurométropole affichent de grandes ambitions en matière d’enseignement supérieure et de vie étudiante.
Plus de précisions avec Marc Sciamanna, adjoint au maire et vice-président de l’Eurométropole de Metz en charge
de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la vie étudiante.
Les Assises de l’enseignement supérieur, de la recherche, l’innovation et la vie étudiante se sont tenues à Metz, fin 2021. De quoi s’agit-il ?
Ces Assises ont été un moment d’échanges et de restitution d’un important travail qui a mobilisé plus d’une centaine d’acteurs concernés (associations, grandes écoles, l’État…), portant sur l’enseignement supérieure sur le territoire métropolitain, avec pour ambition de faire le point de la situation – un audit- mais également de faire émerger une vision partagée visant à faire de Metz une grande métropole étudiante. Cela se traduit très concrètement par une stratégie qui se décline en 14 actions très concrètes. C’est innovant pour ne pas dire historique dans la mesure où c’est certainement la première fois qu’une collectivité engage une telle démarche collaborative et contributive avec pour ambition d’assumer pleinement ses compétences en matière d’enseignement supérieur.
Qu’est-ce qui fait la richesse de l’enseignement supérieur messin ?
L’Université de Lorraine qui représente 60 000 étudiants dont 16 000 à Metz (23 000 étudiants en tout) en est une. Mais l’enseignement supérieur sur le territoire de la métropole, et plus largement encore en Moselle et en Lorraine-Nord, ne se résume pas à ses cursus universitaires classiques. Plus encore que le nombre d’étudiants, ce qui est important, c’est la qualité et la diversité des formations proposées. Nous avons des pépites à forte valeur ajoutée. CentraleSupélec, qui fait partie du regroupement universitaire Paris-Saclay et qui est classé 13e au palmarès international de Shangaï, en est une. Georgia Tech Lorraine qui est l’unique campus implanté en Europe du Georgia Institute of Technology, en est une autre. Notre territoire a également comme caractéristique d’accueillir de 15 à 20 % d’étudiants internationaux, alors qu’ailleurs cela tourne autour de 10 %. Nous disposons d’un formidable potentiel qu’il importe de dynamiser et valoriser. L’UL aurait pu être moteur dans ce domaine, en tissant des liens forts avec ces différents acteurs, mais cela n’a pas été le cas ou pas suffisamment.
La création de 4 campus est évoquée. De quoi s’agit-il ?
L’objectif est de casser le fonctionnement actuel qui consiste à organiser les campus selon une approche géographique. L’ambition est de créer 4 campus affichant des thèmes « signature » : Industrie, Technologies de l’information, Santé et environnement, Société et patrimoine durable. Cette approche innovante, pilotée par la collectivité, co-construite entre le territoire et les établissements, a pour valeur ajoutée de caractériser l’offre disponible et de gagner en visibilité. Cela va permettre aussi et surtout, d’inscrire les campus dans des logiques qui vont favoriser les échanges – une imbrication- entre tous les acteurs concernés par l’une ou l’autre des différentes thématiques, bien au-delà du monde académique. Le monde associatif tout comme les acteurs socio-économiques y ont toute leur place, par exemple. Cette agilité et ce décloisonnement permettront également aux campus de s’installer ailleurs que sur le territoire de l’Eurométropole, y compris d’ailleurs chez nos voisins belge, luxembourgeois ou allemand qui sont autant de partenaires. C’est un véritable changement de paradigme.
Metz offre toute une large palette de formations et cursus. L’ambition est-elle de l’étoffer encore ?
Il y aura des projets portés par les acteurs qui vont émerger, c’est certain. Mais il importe de veiller à ce que les formations répondent à des besoins exprimés sur le territoire (qui donnent donc accès à des emplois, localement) et aux besoins des étudiants afin de conserver davantage de nos bacheliers – pour l’heure, un bachelier messin sur deux, part étudier ailleurs – et en attirer d’autres, de toute la France et de l’étranger. En sachant qu’attirer des étudiants implique aussi que nous puissions bien les accueillir, les loger dans de bonnes conditions ou bien encore assurer leur déplacement car dans le cas contraire vous générez surtout de l’insatisfaction. Nous portons aussi différents projets structurants et susceptibles de densifier encore l’offre disponible. La logistique ou la photonique, qui peuvent s’inscrire dans une dimension transfrontalière, offrent des pistes intéressantes.
Quel est le calendrier, quelles sont les prochaines échéances ?
Les 14 actions concrètes dont je parlais précédemment seront soumises au vote des élus métropolitains en février prochain, avant d’être rapidement déployées. François Grosdidier, le maire de Metz et président de l’Eurométropole de Metz l’a répété à de nombreuses reprises : l’ambition est d’aller vite. En sachant que nous sommes déjà dans l’action et que notre approche ne nécessite pas de gros investissements. On peut déjà mieux faire à budget constant.