Jamais la locution « l’homme est un loup pour l’homme » n’aura été mieux représentée : bienvenue dans le monde impitoyable de La City, où tous les coups sont permis et où la prise de risque est une valeur qui se monétise jusqu’à rapporter gros. Industry dépeint les coulisses du monde de la finance de manière aussi réaliste que possible, et on y croit.
Nombreuses sont les séries qui se concentrent sur un corps de métier en particulier : on ne compte plus celles qui ont pour décor un hôpital, ni celles qui ont voulu mettre en scène les diverses facettes du travail de policier. Il reste un domaine professionnel qui a néanmoins peu, voire n’a jamais été mis en série : le monde de la finance. C’est désormais chose faite : dans Industry, un groupe de jeunes diplômés aux dents longues vont se disputer les postes prisés car rares de Pierpoint & Co., une banque d’investissements internationale et renommée. Évalués pendant six mois, les plus performants d’entre eux se verront offrir un poste fixe. Mais surtout les plus résistants. Car il faudra faire preuve d’un travail acharné, supporter un rythme effréné, survivre au stress, et surtout faire un avec une culture d’entreprise pernicieuse et délétère. Drogue, alcool et autres remontants seront bien entendu de la partie. Et si les boss font miroiter l’existence d’une soi-disant méritocratie dans tout cela, les protagonistes vont finir par se rendre compte qu’il n’en est rien et que tout est joué d’avance. C’est à travers le point de vue de la jeune et brillante Harry Stern, tout droit débarquée de New-York, que l’on découvre les rouages de cette machine, ses règles et ses mœurs si particulières. Avec un parler cash et sans concession, Harper et ses collègues néophytes prouvent qu’ils en veulent et qu’ils sont prêts à tout pour avoir leur part du gâteau. La série nous montre que le milieu de la finance n’échappe évidemment pas aux vices du monde du travail : discriminations liées au genre, à la classe sociale, à la couleur de peau, harcèlement sexuel, burn out, tout y passe. Certes, le jargon des traders semble d’abord indigeste pour qui ne baigne pas quotidiennement dans ce milieu. Fort heureusement, on est vite happé par le niveau d’adrénaline qui se dégage dans chacun des huit épisodes.