Reine du ring depuis ses débuts en boxe à la préadolescence, femme engagée pour ses concitoyens avec un mandat de conseillère départementale de son canton de Saint-Avold depuis mi 2021, Flora Pilimène bien des combats. Avec, toujours, le succès en ligne de mire.
Dans la famille Pili, le noble art a traversé les générations et les frontières. D’Efisio, le grand-père paternel débarqué en France de sa Sardaigne natale avec son amour pour la boxe anglaise, en passant par Pietro, son fils, créateur il y a trente ans du Boxing Club Saint-Avold, pour en arriver enfin à sa petite fille Flora, championne aux multiples titres nationaux, la passion pour dépasser ses limites sur un ring est ancrée au plus profond d’eux.
Pour la protégée de ce clan très soudé, Pietro, le père, s’est pourtant montré récalcitrant devant les demandes répétées de la petite fille d’alors pour enfiler les gants. Flora Pili se rappelle : « Je faisais de l’équitation mais je suivais mon père un peu partout à la salle de boxe depuis mes 7-8 ans et à force d’insister pour essayer la boxe il a fini par céder. » Bien lui en a pris, car la jeune fille alors âgée de onze ans présente des qualités intrinsèques qui le met très vite en alerte. Son père et désormais coach se remémore : « J’ai vite remarqué qu’elle avait quelque chose de spécial. Un an après ses débuts elle est sacrée championne de France en boxe éducative. » Depuis sa finale gagnée haut la main au Pommeray en 2012 face à Léa Couvercelle, le nom de Pili s’est orné bien souvent de lettres d’or dans les arènes où la jeune femme a combattu. Elle a glané quasiment dans chaque catégorie par laquelle elle est passée le sacre suprême au niveau national. C’est logiquement qu’elle tape dans l’œil des directeurs techniques nationaux : « J’ai honoré ma première cape en amateur avec l’équipe de France. J’étais alors âgée de 14 ans et cela m’a fait bizarre de me retrouver pour la première fois sans mes parents à Bourges ou à l’INSEP. »
Malgré la séparation avec ses deux repères, l’adolescente emmagasine alors des expériences uniques et concède volontiers qu’elle « revient à chaque fois grandie » de ces voyages internationaux avec l’équipe de France. Elle se remémore notamment ce quart de finale dans le cadre des championnats d’Europe de moins de 22 ans perdu face à une locale en Russie devant une salle bondée de 9 000 personnes. Des souvenirs, bien heureusement meilleurs, l’actuelle conseillère départementale du canton de Saint-Avold, en collectionne. Elle n’hésite pas une seconde lorsqu’il s’agit d’exprimer le plus beau à ses yeux : « Mon titre de championne de France amateur en catégorie moins de 64 kilos le 16 février 2019 face à Victoire Pitou restera gravé pour toujours. C’est si beau de remporter cela en famille avec mon père en tant que coach et mon oncle Joseph en tant que préparateur physique et mental. » Quatre mois après ce succès retentissant, l’ex gendarme change de dimension et ouvre la porte de la boxe professionnelle. Elle y découvre un autre style de combat mais se montre toujours aussi percutante et dominatrice. Elle affiche à ce jour cinq victoires dont une par KO en autant de rencontres disputés. Elle tentera de remporter un sixième succès de rang samedi 15 octobre à l’Agora de Saint-Avold contre Elsa Hemat (Aulnay-sous-Bois) afin de décrocher le titre de championne de France en boxe professionnelle. Si elle met une nouvelle fois son adversaire au tapis, elle et son équipe commenceront à songer sérieusement à viser une ceinture européenne ou mondiale. La battante de 25 ans ne veut pas pour autant griller les étapes mais promet que rien ne saura l’effrayer dans sa quête de graal : « Quand on veut on peut » déclare-t-elle de manière assurée et déterminée. La concurrence n’a visiblement pas fini d’entendre revenir le nom de Pili sur son passage…
» Ce n’est que du bonheur ! «
Fondateur du Boxing Club Saint Avold en 1990, Pietro Pili est depuis trois décennies un entraineur ravi des performances réalisées par ses protégés.
Comment se porte le club ?
Le COVID nous avait mis un gros coup d’arrêt mais nous avons bien redémarré. Depuis 2021, nous sommes blindés. C’est l’euphorie ! Nous comptons actuellement 132 licenciés encadrés par 5 entraineurs.
Quel regard avez-vous sur le parcours de votre fille Flora que vous coachez ?
Elle nous surprend de saisons en saisons en enchainant les titres de championne de France dans de nombreuses catégories. De toute façon, avec ou sans titre ce n’est que du bonheur !
Après son combat pour le titre de Championne de France le 15 Octobre prochain, quelles seront les échéances ?
Si nous gagnons le titre il faudra en premier lieu penser à sa défense avant de songer à aller chercher le titre européen. Il est important de faire un pas après l’autre et ne pas se griller
À part votre fille, qui est la figure de proue du club, quelles sont les autres pépites à suivre ?
Nous possédons de très bons éléments. Je pense notamment à Maël Geiss (21 ans) finaliste en lourd-léger du championnat de France et qui compte 18 victoires en 25 combats. Il y a aussi Younes El Meddah en Juniors léger. Pour finir, il y a Fabianna Fourny championne de France en boxe éducative. Elle a 13 ans et vient de basculer en amateurs. Elle emprunte le même chemin que Flora…
Palmarès
52 combats en amateurs (42 victoires)
5 combats en professionnels (5 victoires dont 1 KO)
6 titres de champions de France (boxe éducative, amateurs)