Sens : faire une virée nocturne, faire la fête en dépensant sans compter
Un peu d’histoire
En ce début du mois d’octobre 1896, le tsar de Russie, Nicolas II, accompagné de la tsarine Alexandra, est en visite officielle à Paris. Il s’agit tout simplement de jeter les bases d’une nouvelle alliance entre la France et la Russie.
C’est le président de la République française Félix Faure, récemment élu, qui vient accueillir les souverains russes à la gare du bois de Boulogne, car le tsar est arrivé par bateau au port de Cherbourg où un train spécial l’a emmené jusqu’à Paris.
L’accueil est chaleureux pendant ce voyage officiel qui va durer une semaine. Au programme, une promenade et un banquet au château de Versailles, des visites au musée du Louvre, mais aussi devant le tombeau de Napoléon, à Notre-Dame, au palais de justice, au Panthéon sans oublier des galas à l’Opéra et à la Comédie-Française plus une participation à une séance de travail de l’Académie française. Quel programme !
Mais n’oublions pas en plus, la pose de la première pierre d’un nouveau pont enjambant la Seine, un pont baptisé « Alexandre III ». Cet événement majeur de cette visite officielle se déroule donc le 7 octobre 1896. Près d’un million de personnes se pressent de part et d’autre du fleuve pour acclamer les souverains russes.
À l’arrivée du fameux landau à la Daumont, c’est une immense acclamation qui s’élève dans le ciel parisien. Le Président Félix Faure accompagne les souverains et, avec eux, place la première pierre de ce pont qui porte le nom du tsar Alexandre III, le père de Nicolas II, décédé deux ans plus tôt, en 1894.
C’est au cours de ce voyage très officiel que les grands-ducs russes, accompagnant le couple impérial, ont voulu profiter du Paris nocturne et festif. Partout où ils sont passés, restaurants, cabarets, théâtres, ils ont laissé de grands souvenirs.
Cette année-là, Paris a connu « la tournée des grands-ducs ».
Quant à ce pont parisien, il a été imaginé en prévision de la future Exposition universelle de 1900. Ce nouveau passage doit permettre de relier les Invalides aux Champs-Élysées.
Ce pont Alexandre III est aujourd’hui classé monument historique. Long de cent cinquante-quatre mètres et large de quarante mètres, il est le plus large de la capitale. Entièrement métallique, avec son arche unique, il est couronné à ses quatre extrémités par quatre pylônes monumentaux hauts de dix-sept mètres, surmontés à leur sommet par un Pégase cabré de bronze doré tenu par une Renommée elle aussi en bronze doré.
Sur ce pont splendide, il y a trente-deux superbes candélabres dont vingt-huit avec trois lumières et quatre avec cinq lumières entourés d’amours et de monstres marins.