Développer des navettes fluviales sur la Moselle, entre Moulins-lès-Metz et le centre-ville de Metz avec différents arrêts sur le parcours, le maire de Metz François Grosdidier en avait fait une promesse de campagne. C’est désormais une réalité puisque ce projet fera l’objet d’une expérimentation « grandeur nature » à compter du printemps prochain.
Ce dispositif de navettes fluviales fera l’objet d’une expérimentation. Il importe d’emblée d’insister sur le terme d’ « expérimentation », l’ambition étant de tester un mode de déplacement innovant, attractif et respectueux de l’environnement, afin de vérifier que le concept tient la route, ou pas. Et de le faire évoluer à bon escient le cas échéant. Bref, plutôt que de tourner en rond sur la berge, l’Eurométropole de Metz prend ses responsabilités et se jette à l’eau pour avancer sur ce dossier. Tout en veillant à mettre les finances de la collectivité à l’abri des vagues et des remous. Pour ce faire, l’ensemble des équipements et matériels nécessaires ( à commencer par les bateaux) à l’expérimentation ne seront pas achetés mais loués.
L’Eurométropole de Metz est actuellement à la recherche des deux bateaux susceptibles d’assurer ce service et d’accueillir entre 50 et 100 personnes. Elle collabore également avec VNF (Voies navigables de France) afin d’organiser la mise en place des embarcadères, en sachant qu’il importe dans ce domaine d’opter pour des solutions agiles qui peuvent évoluer selon les besoins. Tout cela s’accompagne, bien entendu, de la nécessité de respecter une règlementation particulièrement exigeante en matière de sécurité.
Enfin, il importe dès à présent de travailler aussi sur la signalétique et sur la meilleure manière de connecter les embarcadères aux différents réseaux de mobilité douce.
Les navettes fonctionneront-elles tout au long de l’année ou uniquement durant la période estivale ? Quels seront les temps de navigation entre deux embarcadères ? À quel rythme se feront les rotations ? Quels seront les tarifs ? Les différentes dessertes envisagées à savoir Moulins-lès-Metz, Scy-Chazelles, Longeville centre, Longeville Saint-Symphorien, le Saulcy et le quai des régates évolueront-elles ? Comment capitaliser sur ces navettes fluviales pour développer d’autres activités nautiques ou touristiques ? Ce sont autant de questions auxquelles l’expérimentation permettra d’apporter des réponses pertinentes, en s’appuyant sur des données et non des suppositions et autres supputations. L’opposition a d’ores et déjà fait savoir qu’elle n’était guère convaincue par le projet et dénonce un coût qui reste pourtant encore à préciser.
Comme à Bordeaux ou à Nantes ?
Des navettes fluviales sont en service dans différentes villes de France. C’est le cas à Bordeaux avec les navettes fluviales Bat³ qui font partie intégrante du réseau de transport de Bordeaux Métropole. Elles permettent aux Bordelais d’aller d’une rive à l’autre et adoptent des rythmes différents de fonctionnement selon le moment de la journée (heures creuses/heures de pointe). Elles transportent environ 400 000 passagers par an et 20% des usagers sont des utilisateurs quotidiens. Nantes a également son réseau avec le Navibus qui dessert trois lignes en sachant que trois autres navettes fluviales sont annoncées d’ici 2023. En 2019, ce service a transporté plus de 755 700 passagers.