« Le sport c’est la guerre, les fusils en moins », écrivait Georges Orwell en 1945. Cet adage peut être vrai sur la forme, néanmoins le mouvement sportif international a rapidement pris position suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La guerre déclarée par la Russie à l’Ukraine a eu des effets immédiats sur l’organisation du sport dans le Monde. Les fédérations qui organisent l’activité sportive ont pris dans les premiers jours du conflit des décisions rapides et nettes. Ce phénomène est unique dans l’histoire des relations internationales. Les spécialistes s’accordent à dire qu’il est nouveau et positionne, en ce début du XXIe siècle, la place du sport sur l’échiquier mondial.
Dès le 28 février, soit 4 jours après le début de l’invasion, le Comité international olympique (CIO) recommande aux fédérations nationales « de ne pas autoriser les athlètes russes et biélorusses à participer à leurs compétitions ». Le 4 mars, le comité international paralympique prononce l’exclusion des athlètes russes et biélorusses des Jeux Paralympiques qui débutent le jour même.
La suite n’a été qu’une cascade de décisions de retraits d’organisations de manifestions en Russie ou d’exclusions de délégations russes.
Les décisions les plus exemplaires sont celles des instances du football. La FIFA a exclu le tenant du titre russe du prochain Mondial qui se déroulera à la fin de l’année au Qatar. Elle a annoncé également la suspension des sélections nationales et des clubs russes « jusqu’à nouvel ordre ». De même l’UEFA a décidé d’exclure le dernier club russe encore en lice dans les compétitions européennes (le Spartak Moscou en ligue Europa). Sur le plan des clubs, l’Angleterre a annoncé par l’intermédiaire du Conseil d’administration de la premier League la disqualification du milliardaire Roman Abramovitch comme dirigeant du prestigieux club de Chelsea.
D’autres mesures d’importance ont été annoncées depuis : le retrait de l’organisation du Mondial de Volley-ball en août en Russie, l’annulation du Grand Prix de Formule 1 de Sotchi. Par ailleurs, les fédérations internationales de patinage, de handball, de basket, de rugby, d’escrime, de boxe… et d’autres encore ont annoncé l’exclusion des sportifs russes de leurs compétitions.
Cette rapidité dans la réaction du mouvement sportif est unique dans l’histoire du monde. Déjà parce que le mouvement sportif est organisé en Fédérations, nationales et internationales, depuis sensiblement la fin du second conflit mondial. Ensuite, du fait de la mondialisation et de l’omni présence des réseaux sociaux dans notre quotidien, qui obligent à des réactions immédiates sur un sujet si grave. Celui qui ne dénonce pas l’horrible invasion russe ne peut qu’apparaître comme complice. Pour la première fois, sportifs, clubs et fédérations ont pris position immédiatement au début d’un conflit. Et cela les honore.