Jeune percussionniste de formation classique et contemporaine passée à la pop et à l’électro, Lucie Antunes adapte son album Sergeï pour la scène, autour d’un spectaculaire projet musical et visuel.
Musicienne, performeuse et metteuse en scène, titulaire de plusieurs prix et d’un Master du Con-servatoire National Supérieur de Lyon, Lucie Antunes s’est vite affirmée comme une bat-teuse/percussionniste éclectique en jouant avec les groupes pop-rock Moodoïd et Aquaserge, Susheela Raman ou le musicien électro Yuksek. Juste de quoi faire naître l’envie de se consacrer à sa propre musique.
Depuis 2014 elle crée des pièces électro-acoustiques et met en scène ses spectacles dans lesquels elle exprime sa polyvalence, en collaboration avec des chorégraphes, des performeurs et des musi-ciens. Après Mémoires de femmes, Moi, comme une autre et Bascules, elle défend au-jourd’hui le projet Sergeï, créé en septembre dernier, qu’elle définit elle-même de furieux. Il est la prolongation scénique de son premier album du même nom, paru en 2019.
Refusant les codes du songwriting actuel, Lucie Antunes s’y offre une liberté peu commune. Créature hybride qui tient du souffle vital autant que du joyau mélancolique, il est à la croisée de la bande originale, de la musique répétitive à la Steve Reich ou d’autres pionniers du minimalisme, et d’un downtempo classieux. Les nappes synthétiques s’y entremêlent aux tintements sensibles de son vibraphone et de son marimba. Avec une dimension sensorielle de sculpture sonore où se mélangent sons acoustiques d’objets de récupérations et sons électroniques.
Portée par l’ambition de fabriquer sans ordinateur ni artefact une musique instrumentale et percussive taillée pour les dancefloors, Antunes investit la scène avec 6 autres musiciens (dont Franck Berthoux complice qui traite le son en temps réel). Une expérience immersive que vient augmenter le dispositif visuel déployé par le collectif Scale, plaçant l’instrumentarium insolite (les métaux y résonnent avec les voix) au centre d’un dispositif circulaire clos par une vingtaine de bras lumineux robotisés, qui animent, dans un élan mimétique avec la gestuelle des musiciens, une sorte de ballet digital et hypnotique.