Dans le Nord-Mosellan, et à quelques encablures de la frontière luxembourgeoise, une formation détone par ses résultats. Le Twirling Club Aumetz écrit actuellement les plus belles pages de son histoire à force d’entrainements mais aussi grâce à ses bénévoles qui s’emploient au quotidien pour mener tout un groupe vers les sommets.
Il y a des dates impérissables. Celles du week-end du 12 et 13 mars 2022 en font résolument partie. Ces deux jours-là, alors que l’hiver soumettait ses derniers frimas à ses habitants, le cœur d’Aumetz s’est réchauffé. La petite bourgade du Pays-Haut mosellan exultait devant les performances de classe nationale de ses petites protégées qui y pratiquent le Twirling-Bâton. Nell Noirfalise (voir interview ci-après) et Acelya Shaoui ramenaient au club ses deux premiers titres de championnes de France, respectivement en catégorie seniors promotion et benjamines promotion. Ces deux jours-là, du côté de Cholet, le Twirling Club Aumetz, présidé depuis deux ans par Jemmy Araba, a changé de dimension.
La jeune dirigeante, impliquée corps et âme pour l’essor de son club, prouve qu’il n’est pas obligatoire d’avoir un âge avancé pour faire preuve de maturité. Elle affiche 24 années au compteur lorsqu’elle prend les rênes du TCA. Ce dernier, créé en 2016 fleure aussi bon la jeunesse. Comme une évidence, ils feront bon ménage. Et pourtant, cette prise de pouvoir intervient en plein COVID, à l’heure même où le Globe se trouve à l’arrêt. Casse-la ne tienne, Jemmy Araba, bien aidée par les membres de son comité « Christine et les deux Amandine » a de l’énergie à revendre. Elle, qui a pratiqué à un échelon élevé le twirling-bâton à Boulange, non loin de la cité aumessoise, a identifié clairement le chemin qu’elle souhaite faire emprunter à ses licenciés : « Nous avons pour objectif principal de restructurer le club en instaurant de nouvelles règles et un nouveau fonctionnement. ». Elle ajoute : « Depuis mon arrivée, nous avons changé les méthodes de travail et d’apprentissage pour atteindre le haut niveau. » Cette révolution semble déjà porter ses fruits avec vingt-deux médailles glanées au total lors de l’exercice 2021-2022.
Dans une commune connue pour son Musée de la Mine, le Twirling Club Aumetz s’est donc mis au charbon et s’est mué en fer de lance pour toute la cité de 2 500 âmes. La présidente le rappelle : « Le club se montre beaucoup sur les manifestations et répond à toutes les sollicitations pour mener à bien des actions solidaires. Nous en profitons pour nous adonner à des démonstrations de twirling. Nous jouissons d’une bonne réputation. » Logique pour la trentaine de licenciées qui s’évertue à donner le meilleur d’elles-mêmes dans ce sport qui souffre cruellement de sous médiatisation. Les Noirfalise et consœurs répètent à raison de 3 entrainements par semaine soit 8 heures hebdomadaires consacrées à leur discipline favorite. Ceux-ci leur permettent la répétition des mouvements et des constructions chorégraphiques pour être prêtes le jour-J des compétitions. Cette année, deux dates sont cochées au feutre noir indélébile sur le calendrier : la coupe Nationale qui aura lieu à Celles-sur-Belle les 11 et 12 mars. Puis le championnat de France qui se tiendra à Languidic les 29 et 30 avril. S’illustrer à nouveau sur la scène hexagonale assurerait à la formation aumessoise de pérenniser son projet mais aussi de trouver de nouveaux partenaires financiers essentiels à sa meilleure structuration.
Le Twirling-bâton, c’est quoi ?
Créée en 1978, la discipline est très récente. Elle est tirée de deux termes, l’un francophone et l’autre anglophone. Twirl est un mot anglais qui signifie virevolter, tournoyer ou tourbillonner. Ce terme décrit ainsi ce qu’il faut faire avec le bâton qui constitue le second terme désignant le nom de cette discipline. Le bâton constitue le matériel principal à utiliser lors de la pratique de ce sport qui requiert de l’assiduité, de la concentration et de la rigueur. Sur la scène mondiale, la France est une des meilleures nations derrière le Japon et devant les USA et l’Italie.
» Un accomplissement ! «
La championne de France en titre de Twirling-Bâton revient sur son sacre et sur la cohésion collective de son club qui lui a permis d’aller le chercher.
Quels sont les atouts majeurs selon vous dans le twirling-bâton ?
Le Twiling-Bâton possède un esprit de famille. Tout le monde s’entraide que ce soit en compétition ou en dehors dans n’importe quelle catégorie. Et cela est très plaisant !
Que trouvez-vous au sein du club du Twirling-Bâton Aumetz ?
Beaucoup d’amour et une cohésion entre toutes les pratiquantes. Nous avons des coaches extraordinaires qui nous entrainent comme on le souhaite. Elles s’adaptent à notre rythme d’apprentissage.
Quelle émotion avez-vous ressenti lors de votre sacre de championne de France ?
Je me suis sentie si bien. Cela faisait de nombreuses années que j’attendais ce titre. C’était un accomplissement surtout que je ne m’y attendais pas forcément.
Quels sont vos objectifs cette année sur le plan sportif ?
Je souhaite monter en places et me qualifier à nouveau pour le championnat de France afin d’y défendre mon titre.
Avez-vous un modèle dans l’univers du twirling-bâton ?
Je pense à Anaïs Dias. C’est une twirleuse que je suis depuis toute petite. Elle est très forte et remplie de grâce. Je la prends pour modèle et me dis que peut-être un jour j’arriverai à mettre en place les mêmes mouvements qu’elle.