On peut rêver tout en arborant un esprit terre à terre. Daniel Mroczkowski, président du TFOC, en est l’excellent symbole. Il revient sur l’Histoire de son club. Des premiers pas en championnat régional lors de la fusion au début des années 90 à la qualification pour les joutes européennes en cette saison 2022-2023. Tour d’une formation qui n’a pas fini de surprendre son monde.
L’humeur est festive et joviale du côté du complexe sportif 111 en cette soirée de mi-février. La victoire, décrochée sur le score sans appel de 3 sets à 0 par les filles de Romain Pitou (voir interview par ailleurs) face à France Avenir 2024 pour le compte de la 19e journée de Ligue A féminine, y est forcément pour quelque chose. Mais le succès n’explique pas tout. Il y a, aussi, bien évidemment le fait que le club souffle ses trente bougies et se rend compte du chemin parcouru depuis sa création avec le rapprochement des clubs de Terville et Florange le 15 juillet 1993.
Au lendemain de la fête nationale de cette année de la décennie 90, Daniel Mroczkowski, ancien président tervillois et actuel président du TFOC accompagné de Said Boutlioua, homme à tout faire du volley florangeois se disent « oui ». De cette union nait donc le Terville Florange Olympique Club. Daniel Mroczkowski se souvient : « Les deux clubs évoluaient au niveau régional avec des ambitions des deux côtés. Nos moyens étaient limités mais complémentaires à l’époque. En regroupant nos forces, nous avons compensé les faiblesses de chacun et nous avons pu vite évoluer au niveau national. » Ainsi, à l’issue de la première saison, ce sont les garçons qui parviennent les premiers en Nationale 3. Les seniors féminines, quant à elles, leur emboîtent le pas en 1996. Celles-ci gravissent une marche tous les trois ans jusqu’à atteindre leur Graal en 2007 : l’élite du volleyball français. Depuis cette période heureuse où le coach Boban Lozancic donnait ses ordres à la passeuse Muriel Schmitt et à Anne Neu, la libéro emblématique de la formation tervillo-florangeoise, le TFOC alterne montées et descentes entre la Ligue A féminine et son antichambre mais glane tout de même deux coupes de France en 2013 et 2019.
Au milieu de ces deux sacres, un centre de formation sort de terre, preuve de l’ambition et du sérieux de l’équipe dirigeante. Simon Garel, l’entraineur en chef des jeunes pousses mosellanes, s’applique à façonner des joyaux qui sont appelés à venir garnir les rangs de l’équipe 1. Parmi elles, se trouvent Aminata Dia, 20 ans, qui a découvert le volley à l’école grâce aux interventions du TFOC, mais encore Cassie Messein, la libéro de 21 ans qui est un « pur produit local formé chez le voisin de l’ASVB et un énorme espoir pour le club » selon l’aveu enjoué de son président. Dia et Messein se mêlent aujourd’hui à un effectif riche de joueuses de haut niveau qui représentent dorénavant la France sur le Vieux-Continent en coupe d’Europe. Mroczkowski, très terre à terre, aime préciser : « Nous savons d’où nous venons et nous ne l’oublions pas. Nous nous sommes battus pour décrocher un plus par ci, un plus par là. »
L’ancien professeur des écoles enchaine : « Nous souhaitons continuer à nous développer et progresser. Pour cela il faut accroître le professionnalisme du club et trouver des moyens financiers auprès des partenariats publics mais aussi privés. » Car oui, le TFOC a beau avoir réussi l’exploit majuscule de finir quatrième du dernier championnat, il n’en reste pas moins qu’il possède le plus petit budget de la ligue. Le président de l’entité précise « Nous sommes un peu le Guingamp du volley. Nous restons prudents dans la gestion tout en figurant comme un club ambitieux. Nous ne nous interdisons rien. » Le rêve de soulever le titre de championne de France en Ligue A féminine, pour cette entité forte de 500 licenciés et 10 employés, n’est donc pas exclu. Logique pour la formation tervillo-florangeoise qui se donne les moyens de ses ambitions.
Romain Pitou : » Une très grande fierté ! «
Il est le chef d’orchestre de l’équipe première féminine et responsable de la partie sportive du club. Interview de Romain Pitou.
Quel est votre premier souvenir avec le TFOC ?
C’est quand le Président est venu me chercher à la gare et que j’ai visité tous les locaux. Je quittais ma ville de Bondy en Seine-Saint-Denis et découvrais un nouvel environnement.. Ma première expérience au sein du club a été d’encadrer les équipes de jeunes.
Lorsque, comme vous, on a gravi tous les échelons au sein díun club et qu’on coache dorénavant une équipe qui joue l’Europe, que ressent-on ?
Forcément, c’est une très grande fierté mais ce n’est pas que mon travail. C’est le dur labeur de tout un staff, des dirigeants, du staff technique, médical et bien évidemment des joueuses. Nous sommes fiers aussi d’avoir réussi un projet complètement fou avec le budget le plus petit de la division. On ne se donne pas de limite et c’est cela qui nous fait avancer !
Aller chercher le titre de championne de France pour votre groupe ne semble plus relever de l’utopie ?
D’ailleurs, être sacré champion de France serait aussi une fierté (sourire). Cela ne semble pas irréalisable car tout le monde peut battre tout le monde cette saison. Pour preuve, nous avons battu les deux premières au classement. Mais bon, nous ne possédons pas une très grande marge car nous avons perdu un point contre les dernières. Pour aller chercher la première place, il faudra être à 100% tous les weekend.