À Laguna Beach, deux femmes quarantenaires que tout oppose lient une relation profonde autour de leur deuil respectif. Mais gare aux lourds secrets et dangereux mensonges. Avec Dead to me, Liz Feldman signe une comédie noire flirtant avec le drame et le thriller.
Dans la vie, il arrive que des circonstances malheureuses créent des amitiés improbables. Jen Harding est une agente immobilière qui vient de perdre son mari. Celui-ci a été renversé par une voiture, dont le conducteur s’est rendu coupable d’un délit de fuite. Au cours d’une séance de thérapie de groupe venant en soutien aux personnes endeuillées, elle rencontre l’excentrique Judy Hale, auxiliaire de vie dans une maison de retraite. Cette dernière pleure son fiancé mort d’une crise cardiaque et est en mal de stabilité depuis lors. Jen propose à Judy de venir vivre avec elle et ses deux fils, le temps que l’une et l’autre retrouvent un certain équilibre émotionnel. Les deux femmes affligées se lient alors d’amitié, en dépit de leur personnalité à l’opposé : s’il y a cinq étapes du deuil, Jen en est incontestablement à celle de la colère, qu’elle gère avec difficulté, entre remarques acerbes à sa voisine indiscrète et musique métal à fond dans la voiture. Judy, de nature optimiste et joyeuse, tente de garder une attitude positive malgré son chagrin. Belle maison dans une banlieue pavillonnaire californienne, verre de chardonnay à la main à toute heure de la journée et discussions piquantes, les deux femmes détiennent la panoplie de la Desperate Housewife, sororité et soutien affectif en plus. La série pourrait n’être qu’une dramédie sur le thème du deuil. Il n’en est rien, comme l’annoncent les dernières minutes du pilote : dans son garde-meuble, Judy regarde, accablée, une voiture dont le phare et le pare-brise sont brisés, laissant présager le pire. Bien vite, il devient clair que les personnages ne sont pas ceux qu’ils prétendent être.