La scène messine est orpheline. Le pianiste Claude Baro vient de nous quitter, le dernier jour de l’année, victime d’une courte mais violente maladie.
Professeur de musique à la retraite, il était réputé pour ses connaissances encyclopédiques dans le domaine du jazz. Tellement habité par ce genre musical qu’il avait lui-même composé et autoproduit huit opus. Il y a deux mois à peine, malgré la maladie qui commençait à le ronger, il avait encore présenté ses compositions au public messin. Pianiste accompagnateur hors pair, il connaissait par le détail la moindre chanson de Ricet Barrier, de Mouloudji ou de Brel, en mesure de produire nombre d’arrangements subtils et inspirés, parfois dans des délais contraints. Il témoignait de son amour de la (bonne) chanson française en prenant un plaisir non dissimulé, en cours de répétition, à souligner la qualité des textes qu’il accompagnait…
Sa grande fierté était son spectacle, Jazz et Cinéma, dans lequel il présentait des standards incontournables du grand écran restitués à l’aune de sa virtuosité devant un public captivé par ses commentaires tout à la fois originaux et accessibles.
Claude Baro vivait à Metz, Colline Sainte-Croix, à quelques mètres de la Place Jeanne d’Arc et du Caveau des Trinitaires, dont il a connu les plus grandes heures, et dans lequel il prenait beaucoup de plaisir à se produire. On ne verra plus sa silhouette massive, en pleine réflexion, assise sur un banc d’une place du centre-ville ou du plan d’eau, plongée dans la composition d’un morceau pour un prochain disque…