Au point mort (ou presque) depuis 2019, l’universitarisation du CHR de Metz-Thionville est repartie de l’avant. Une bonne nouvelle pour le territoire et pour les Mosellans.
La France compte 32 centres hospitaliers régionaux universitaires (CHRU) et deux CHR (centre hospitalier régional), Orléans et Metz. Mais petite précision, celui d’Orléans a reçu le feu vert pour obtenir son U. Il est en pleine mutation et s’apprête à accueillir ses premiers étudiants avant de monter en puissance en qui concerne la formation. Et Metz alors ?
Le CHR Metz-Thionville et le centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Nancy évoquent, depuis plusieurs années déjà, une « dynamique de rapprochement » susceptible de favoriser l’universitarisation de Metz-Thionville. Plusieurs conventions ont même été signées en ce sens. « En 2019, il était prévu que cinq services soient identifiés de part et d’autre et élaborent un projet médico-universitaire accompagnés par un cabinet financé par l’ARS (Agence Régionale de Santé) », soulignait le Ministère de la santé et de la prévention, en décembre dernier. Et d’autres services étaient même susceptibles de suivre.
Et puis, la crise sanitaire est passée par là, ralentissant les initiatives. L’universitarisation du CHR de Metz-Thionville n’était pas forcément non plus la priorité – pour le dire gentiment – de tous les acteurs concernés (ou censés l’être), notamment du côté de Nancy. Mais aujourd’hui bon nombre d’élus du sillon mosellan et l’équipe de direction du CHR Metz-Thionville s’activent pour que le dossier avance. Et c’est le cas. Une mission conjointe de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) et de l’IGESR (Inspection générale de l‘éducation, du sport et de la recherche) a été annoncée il y a quelques semaines, par le ministère de la Santé, pour faire le point sur l’avancée du projet, pour identifier les « blocages » et faire en sorte que le dossier progresse (enfin).
D’où le désir/besoin du maire de Nancy d’évoquer le sujet, peut-être… À l’occasion de ses vœux, Mathieu Klein, a, en tout cas, tenu à s’exprimer sur le sujet. Et François Grosdidier, le maire de Metz et président de l’Eurométropole, n’a guère apprécié (voir encadré).
Mais pourquoi l’universitarisation du CHR Metz-Thionville (qui s’apprête à accueillir son nouveau directeur général) est-elle souhaitable ? En fait, les bénéfices seraient multiples. Tout d’abord cela aurait pour intérêt d’améliorer l’offre de soins en Moselle. Cela permettrait aussi de développer la recherche, d’attirer des médecins et des spécialistes (à l’heure de le désertification médicale) et d’apporter un nouveau souffle aux écoles d’infirmières, par exemple. Toute cette « énergie » participerait également à conforter l’attractivité du territoire en matière de santé et à initier, aussi, différents projets à l’échelon de la Grande Région, en termes de formation ou d’accès aux soins.
François Grosdidier
Maire de Metz & Président de l’Eurométropole de Metz, Vice-président Enseignement supérieur, recherche et innovation de la Région Grand Est.
« Pas besoin d’autorisation du Maire de Nancy et inversement »
« Je le dis simplement et nettement, l’universitarisation de Metz-Thionville n’a de sens qui si elle s’inscrit dans un projet régional. Il ne serait ni raisonnable, ni souhaitable que deux CHU existent à soixante kilomètres l’un de l’autre en se tournant le dos. Et il serait encore moins acceptable d’avoir une université de Lorraine qui abriterait deux facultés de médecine et deux hôpitaux universitaires », a déclaré Mathieu Klein, le maire de Nancy lors de ses vœux, mi-janvier.Un commentaire que n’a guère apprécié François Grosdidier qui a précisé sa « pensée ». « L’expression de Mathieu Klein est déplacée : c’est une tutelle de Nancy sur Metz qui serait inacceptable, autant que l’est la non mise-en-œuvre depuis 2019 de la convention d’universitarisation du CHR de Metz Thionville qui a motivé la mission d’inspection du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Aujourd’hui le sujet est là et seulement là. S’il est réglé, celui évoqué par Mathieu Klein ne se posera pas. En tout état de cause le Maire de Metz n’a pas besoin d’autorisation du Maire de Nancy, et inversement. »