Après Chronic (2015), l’acteur britannique Tim Roth collabore une seconde fois avec le réalisateur mexicain Michael Franco. Dans Sundown, il se glisse dans la peau d’un homme taiseux rêvant de se détendre sur les plages d’Acapulco, qu’importe les circonstances.
Les Bennett coulent des vacances douces et joyeuses au large du Pacifique, dans la ville ensoleillée d’Acapulco. Riches héritiers anglais, Neil, sa sœur Alice, et ses deux enfants adolescents, profitent avec délice de tout ce que leur fortune peuvent leur payer. Chambres avec une vue imprenable sur l’océan, yachts et piscine à débordement, massages et chansons à l’heure du dîner, rien ne semble pouvoir perturber ces heureux congés. Un jour, alors que chacun se prélasse sur un transat au bord de la piscine, Alice reçoit un coup de téléphone. Peu après avoir décroché, elle éclate en sanglots : on vient de lui annoncer la mort de leur mère. La famille doit quitter les plages de sable fin pour se rendre aux funérailles de la défunte. Mais arrivé à l’aéroport, Neil prétend avoir oublié son passeport à l’hôtel. Alors que le reste de la famille embarque dans l’avion, il hèle un taxi. Direction non pas la pension de luxe où il séjournait jusque-là, mais un hôtel miteux dans le centre d’Acapulco. Endeuillé, il ne semble pas l’être : il poursuit ses vacances comme si de rien n’était, traînant dans les rues de la ville ou au bord de la plage, se désaltérant de bières fraîches, et ne répondant peu à peu plus aux appels de sa sœur. Face à la colère de cette dernière, Neil affiche un visage froid et placide. Il ne se soucie guère de la crémation de sa mère ou du chagrin de sa sœur. Peu lui importe de mentir à sa famille. Neil Bennett, c’est un peu L’Étranger de Camus, quittant Alger pour le soleil accablant du Mexique. Le nihilisme détaché et austère qui caractérise le cinéma de Michael Franco devient cynique et dérangeant, comme c’était déjà le cas dans son dernier film, New Order, Grand Prix du Jury à la Mostra de Venise en 2020.