Les rapports qu’entretiennent les Français et leur jardin ont évolué au fil des ans. La prise en compte de l’environnement gagne du terrain comme le met en lumière le baromètre 2022 de l’Union Nationale des Entreprises du Paysage (Unep).
7 Français sur 10 disposent d’un jardin
La majorité donc mais la proportion ne progresse plus depuis une quinzaine d’années. Et tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. « La pression foncière a tendance à faire du jardin un ‘luxe’ et se résume parfois à une question de moyens : 79% des plus hauts revenu en ont un, mais la proportion tombe à 47% chez les plus modestes », souligne l’étude. En ce qui concerne la typologie d’habitat, 9 habitants de maison individuelle sur (91%) disposent d’un jardin privé ou partagé contre seulement 1 habitant d’appartement sur 5 (21%). Sans surprise, l’accès à un jardin est largement lié au fait de vivre à la campagne ou au cœur d’une grande ville : 92% des habitants vivant dans une commune rurale profitent d’un jardin, soit + 8% par rapport à 2019, alors qu’ils ne sont que 65% dans les communautés urbaines. À noter aussi que ce sont les 50-64 ans qui sont les plus nombreux (72%) à posséder un jardin, en hausse de 5% par rapport pour 2019.
S’occuper d’un jardin, du plaisir mais pas que…
Sept Français sur 10 disent prendre du plaisir à entretenir leur jardin. Et c’est plus vrai encore pour les 65 ans et plus (79%) ainsi que pour les hommes. 75% des hommes apprécient jardiner alors que 31% des femmes y voient une contrainte. « Inexistante en 2019, cette différence pourrait sans doute s’expliquer par une augmentation de la charge mentale des femmes à la faveur des différents confinements et d’une répartition inégalitaire des tâches domestiques, transformant l’entretien du jardin en tâche ménagère sans valeur ajoutée », avance l’Unep.
Un jardin pour quoi faire ?
Pour se relaxer en jardinant et recevoir ses amis et sa famille avant tout, avec respectivement 92 et 91% de « oui ». Le jardin est également considéré comme un plus pour embellir son bien immobilier (88%) et permettre aux enfants de jouer à l’extérieur (83 %). Une motivation gagne du terrain, 80 % (soit + 4 points) des personnes sondées soulignent leur volonté d’œuvrer, à leur échelle, à la protection de l’environnement et de la biodiversité (voir également ci-dessous). En revanche, le jardin comme espace d’activités physiques saines perd de son attrait, moins 3 points par rapport à 2019 (72 %). La fonction « nourrcière » du jardin est mise en avant par 68 % des personnes interrogées. « C’est la fin du jardin ornemental ! Ce dernier s’impose désormais comme une pièce à part de la maison, entièrement dédiée à son environnement et à ses habitants de toute nature », précise l’étude.
Biodiversité et environnement
« En 2019, 95% des Français détenteurs de jardin déclaraient être prêts à utiliser des produits plus respectueux de l’environnement. En 2022, place à l’action : ils sont 66% à le faire et 14% comptent le faire prochainement ». Cela va donc dans le bon sens sur le plan « écologique » même s’il reste encore du chemin à parcourir sur des sujets comme les produits phytosanitaires. La quête de la pelouse parfaite (gourmande en eau et peu accueillante pour la biodiversité) a également du plomb dans l’aile. 56% des Français déclarent être prêts à aménager une pelouse à l’aspect et au rendu plus naturel pour préserver la biodiversité qui y habite.