Lors de la dernière séance plénière, Jean Rottner, le président de la Région Grand Est, est monté au créneau pour fustiger les partisans de la sortie de l’Alsace du Grand Est.
Alors que ses détracteurs prédisaient que la région Grand Est serait un gouffre financier et un monstre vorace de l’argent public, elle nous permet au contraire de réaliser des économies et nos finances sont infiniment plus saines que ceux qui nous accusent d’avoir le goût des dépenses somptuaires », a déclaré Jean Rottner, lors de son discours introductif à la séance plénière du 23 juin dernier, après avoir pris soin de mettre en lumière la qualité du bilan 2021 de la collectivité. Comprendre que « la fusion a porté ses fruits n’en déplaisent à certains ». Et si ce n’est pas suffisamment clair encore, le président de la Région a décoché quelques coups de griffes en direction des partisans de la sortie de l’Alsace du Grand Est et de leur « vision rétrograde de notre pays ». Et puis, quid du chantier visant à promouvoir l’Alsacien et les cultures régionales ? Qu’en est-il du « schéma de coopération transfrontalière » ? « Ce sont autant d’écrans de fumée qu’il est absurde de faire s’insinuer dans les couloirs de l’Élysée à des fins purement électoralistes », a encore ajouté Jean Rottner sans citer la CEA (Collectivité européenne d’Alsace) mais les propos ne laissent guère de doute. L’agacement du président (alsacien) de la Région en direction de la CEA n’est pas nouveau mais le ton est monté d’un cran. Il est vrai que du côté des « pro-sortie » cela s’active. Dès le premier jour de la 16e législature, les députés Raphaël Schellenberger et Patrick Hetzel ont déposé une proposition de loi « pour que les électeurs alsaciens puissent obtenir l’établissement d’une Collectivité alsacienne à part entière ». « Depuis le redécoupage des grandes régions en 2015, imposée dans la précipitation et sans légitimité, les Alsaciens ont largement pu constater les limites de cette structure désincarnée et incohérente. Elle empêche aux territoires de valoriser pleinement leurs atouts », dans le courrier, daté du 22 juin, que le duo a envoyé à l’ensemble des députés alsaciens, tous bords confondus.