Franchir les obstacles avec panache, c’est le quotidien de Pauline Lett, la championne de l’Athlétisme Metz Métropole. Entre son statut d’athlète de haut niveau, de celui de professeur d’EPS mais aussi de marraine d’enfants placés en foyer, la spécialiste du 100 mètres haies se trouve sur tous les fronts. Portrait d’une athlète en or.
Si vous cherchez Pauline Lett, vous la trouverez certainement du côté de la salle l’Anneau de Metz où elle s’entraîne d’arrache-pied depuis une bonne dizaine d’années pour son club de l’A2M. Entre son domicile et la salle d’athlétisme messine qui voit débarquer chaque année un contingent impressionnant de stars des tartans pour le meeting Athlelor, la Saint-Juliennoise d’adoption a très peu de trajet à entreprendre. Et cela tombe bien, car la championne de France 2017 de 100 mètres haies demeure pressée. Avec un record personnel en salle établi en juin 2021 dernier en 13 secondes 13 centièmes, la professeur d’éducation physique et sportive au collège Jean Bauchez du Ban-Saint-Martin figure comme une référence nationale dans sa discipline.
Pop’s, c’est le surnom que lui ont donné ses proches. Il l’accompagne dans ses différents engagements. Marraine des enfants du foyer Les Tilleuls de Vic-sur-Seille dans le cadre de l’opération Belles Rencontres mené par le Département de la Moselle, mais aussi impliquée auprès des jeunes pousses de son club, la trentenaire se plait à passer le relais. L’amour de la transmission mais aussi le travail caractérisent la sauteuse de haies dont les semaines oscillent entre six à huit entrainements auxquels s’ajoutent les incontournables séances d’étirements et de kinésithérapie. Ce n’est pas pour rien que lorsqu’on lui demande si une devise lui est chère, elle rétorque de manière naturelle : « Sans travail, le talent n’est rien ».
Le dur labeur débuté vers la fin du cycle des études primaires, Pauline Lett se souvient : « J’avais dix ans, je m’étais essayée à la gymnastique et au tennis mais je m’y ennuyais. À côté de ces activités, je gagnais tous les cross de l’école et mon professeur m’avait encouragé à toquer à la porte d’un club. » Elle se présente ainsi à l’entrée du stade Schlossberg de l’US Forbach où elle réalise ses premiers pas. S’enclenche alors son histoire d’athlète de haut niveau placée sur liste ministérielle. Depuis, son palmarès s’est orné de nombreuses lignes évocatrices. Il y a bien évidemment son titre de championne de France Elite décroché le 15 juillet 2017 au stade Pierre Delort à Marseille. En plus de ce sacre glané dans la cité phocéenne, la hurdleuse coachée par Julien Choffart s’est illustrée la même année dans le cadre des Jeux de la Francophonie à Abidjan (Côte d’Ivoire) où elle a ramené à la France une médaille d’argent. Deux ans plus tard, la native de Sarreguemines prenait le même métal lors du championnat national en salle. La suite, elle souhaite continuer à l’écrire avec les mêmes solides ambitions : « En 2022, l’objectif est de faire finaliste ou un podium en indoor puis de participer aux championnats d’Europe cet été à Munich ». Discrète dans sa vie de tous les jours, Pauline Lett a trouvé sa voie en franchissant les haies. C’est sur cette piste qu’elle s’exprime le mieux et il semble qu’elle n’ait pas encore dit son dernier mot avec la concurrence
« Faire un résultat aux Championnat de France »
Comment s’est déroulée votre participation au Meeting Metz Moselle Athlelor Indoor le 12 février dernier ?
Plutôt bien, car je sens que ma forme est en train de monter. Je réalise le temps de 8 minutes 32 secondes en série puis 8 minutes 31 secondes en finale B où je prends la première place. Avec cette victoire j’effectue le septième temps du meeting.
Alors que la fin de la saison hivernale approche, que vous manque-t-il pour viser encore plus haut ?
Mes courses sont encore très perfectibles. Sur le meeting de Metz par exemple en série je réalise un bon départ et je m’endors sur le finish. A l’inverse, en finale, j’effectue de très mauvais premiers mètres pour finalement gagner avec la rage ! J’attends que tout se cale correctement pour attraper les temps entre 8’20 et 8’10.
L’édition 2021 s’était tenue à huis clos. Comment se sont passées vos retrouvailles avec le public messin ?
Très bien, c’était toujours super sympa d’évoluer à domicile. L’ambiance, ici, est chaleureuse. On est entourés de tous les gens de l’entrainement et on sent qu’on est les favoris à l’applaudimètre (rires).
Cela doit être spécial d’évoluer dans la salle où l’on s’entraîne au quotidien…
On aborde cela de manière positive. J’adore courir à Metz. On y a nos repères et cela nous décharge du stress inhérent à la compétition. J’en profite toujours à fond.
Par rapport aux années précédentes, à pareille époque, comment vous situez-vous ?
Par rapport à la saison dernière, je suis mieux, mais 2021 était vraiment très spécial avec le contexte extra sportif. Je suis dans les clous et je reste concentrée.