En Moselle, une plateforme numérique facilite désormais la mise en relation entre les élèves de 3ᵉ en quête d’un stage obligatoire et les entreprises locales. Derrière cette initiative, portée par le Département et Moselle Attractivité, se dessine un enjeu de taille : rapprocher l’école du monde économique, tout en suscitant des vocations pour l’avenir.
Un passage obligé, mais pas toujours simple
Chaque année, des milliers d’élèves de 3ᵉ doivent franchir une étape essentielle de leur scolarité : la semaine d’observation en entreprise. Cinq jours pour découvrir un métier, comprendre le fonctionnement d’une structure professionnelle et, parfois, confirmer ou infirmer une vocation. Sur le papier, l’exercice paraît simple. Dans les faits, il se révèle souvent ardu. Trouver une entreprise prête à accueillir un adolescent de 15 ans, signer les conventions, organiser l’accueil : autant d’obstacles qui compliquent la tâche des familles et des établissements.
En Moselle, ce constat a conduit le Département à mettre en place un outil de soutien. L’objectif est de réduire les inégalités dans l’accès aux stages, souvent dépendant des réseaux familiaux ou de la proximité géographique. Dans les zones rurales notamment, le manque d’offres reste un frein, tandis que certains secteurs d’activité demeurent difficiles d’accès pour les collégiens.
Une plateforme au service des élèves et des entreprises
Pour répondre à ces difficultés, une plateforme numérique dédiée a été ouverte. Accessible via le site stage3e.mosl.fr, elle centralise les offres proposées par les entreprises, associations et même les services du Département. Chaque structure peut y déposer une fiche détaillée : secteur d’activité, lieu, période d’accueil, nombre de places disponibles, description des missions d’observation, ainsi que les coordonnées du tuteur.
L’outil, lancé à l’automne 2023, a rapidement trouvé son public. Entre octobre et juin, plus de 21 000 visiteurs s’y sont connectés. Résultat : 500 collégiens ont déjà candidaté à l’une des 222 offres déposées par près de 250 entreprises mosellanes. Des chiffres encore modestes au regard des besoins, mais jugés prometteurs par le Département, qui y voit un levier pour amplifier l’implication du tissu économique local.
Une démarche simple mais encadrée
Du côté des entreprises, la procédure reste volontairement allégée. Un formulaire en ligne suffit pour publier une annonce. Les données recueillies permettent de valoriser l’activité de la société et de donner un aperçu concret de l’expérience proposée.
Le stage, rappelons-le, n’a pas vocation à transformer l’élève en main-d’œuvre. Il s’agit d’une séquence d’observation : assister à des réunions, comprendre l’organisation d’un service, découvrir différents métiers au sein d’un même établissement. Une convention signée entre l’entreprise, l’établissement scolaire et la famille fixe le cadre légal et garantit la sécurité de l’élève.
Des bénéfices pour toutes les parties
Pour les collégiens, l’expérience constitue souvent un premier contact marquant avec le monde professionnel. Elle aide à mieux cerner les attentes d’un employeur, les codes du travail, mais aussi les contraintes de la vie en entreprise. Certains y trouvent une confirmation de leur projet d’orientation, d’autres au contraire découvrent que le métier rêvé ne leur correspond pas.
Les entreprises, elles, y voient un moyen de valoriser leurs savoir-faire et de susciter des vocations. Dans un contexte où de nombreux secteurs peinent à recruter, l’accueil de stagiaires permet d’éveiller l’intérêt de jeunes qui pourraient, à terme, se tourner vers ces filières. C’est aussi une manière de remplir une mission citoyenne, en contribuant à l’égalité des chances et en renforçant le lien entre école et monde économique.
Enfin, pour le territoire mosellan, l’initiative favorise la cohésion. Elle rapproche les acteurs éducatifs et économiques, réduit les inégalités d’accès et met en valeur la diversité des métiers existant localement.
Des défis encore à relever
Si le bilan est encourageant, des difficultés demeurent. Certaines zones rurales manquent encore d’offres, ce qui oblige des élèves à se déplacer loin de leur domicile. D’autres secteurs, pourtant en tension, n’ouvrent que trop rarement leurs portes aux collégiens. Quant aux très petites entreprises, elles redoutent souvent les contraintes administratives et hésitent à franchir le pas.
Autre enjeu : la qualité du stage. Un élève cantonné à des tâches passives ou laissé seul dans un bureau ne retire que peu de bénéfices de son expérience. Le Département envisage donc de renforcer le suivi et d’encourager les structures à proposer des parcours d’observation plus interactifs.
Une dynamique à consolider
L’ambition est claire : élargir le nombre d’entreprises participantes et faire de la plateforme un réflexe pour tous les collégiens mosellans. La collectivité multiplie les appels auprès du monde économique et des institutions. Elle espère que l’initiative s’ancrera durablement dans les pratiques, et qu’à terme, chaque élève de 3ᵉ pourra trouver facilement un stage enrichissant près de chez lui.
« Offrir une chance à chaque collégien, c’est investir dans l’avenir du territoire », résument les responsables du dispositif. En Moselle, le stage de 3ᵉ ne se veut plus une contrainte, mais une opportunité partagée : celle d’ouvrir des portes, d’élargir les horizons et de renforcer les liens entre la jeunesse et son territoire.
Pour les entreprises souhaitant déposer une ou plusieurs offres de stage : https://www.mosl.fr/fr/vivre-en-moselle/trouver-stage-troisieme-moselle/deposer-une-offre-de-stage
Pour les parents ou élèves souhaitant trouver un stage : https://www.mosl.fr/fr/vivre-en-moselle/trouver-stage-troisieme-moselle/offres-stages-troisieme