Les services à domicile ne sont pas nouveaux mais la crise sanitaire a assurément favorisé leur déploiement et enrichi l’offre, afin de nous faciliter la vie (garde d’enfants, repassage, ménage, soutien scolaire, aide aux personnes âgées…) mais aussi des services spécifiques liés, par exemple, à la condition animale, au choix de sa paire de lunettes ou bien encore à la réparation de son vélo…
Des services qui ont d’ailleurs le vent en poupe comme le confirment toutes les offres d’emploi qui circulent afin de recruter du personnel, tant dans la sphère privée que publique.
Force est de constater que la crise sanitaire a eu pour effet de sacrément élargir la palette de ces services. Cela se confirme tout particulièrement en ce qui concerne la livraison alimentaire. En 2020, ce marché a réalisé un chiffre d’affaires de 4,9 milliards d’euros, soit 47 % de croissance en 2 ans à lire l’enquête « Revue Business Livraison » de Food Service Vision. Et nul doute compte tenu des investissements réalisés pour mailler le territoire et du nombre de restaurateurs (rapides et traditionnels) le proposant à leurs clients, la livraison à domicile fait désormais partie intégrante des modes de consommation. Les Dark Kitchen ou les e-cuisines, comprendre des « restos » qui ne disposent pas de salle pour accueillir les clients car toutes les commandes se font en ligne et sont « à livrer », se multiplient.
Mais il n’y a pas que des livreurs de pizzas, de rognons à l’ancienne et de petits-déjeuners qui se déplacent. Des coiffeurs, des réparateurs de vélos, des vétérinaires, des opticiens, des coach sportifs, des esthéticiennes, des toiletteurs pour animaux de compagnie, des barmen pour une soirée, font de même. Il est aussi possible de solliciter certains mécaniciens pour l’entretien de sa voiture, la réparer ou changer ses pneus. À ce rythme-là, il ne sera bientôt plus nécessaire de sortir de chez soi, sauf, paradoxalement, en cas de problème de santé, puisque les médecins, eux, ne se déplacent plus, notamment car le prix de la visite à domicile n’est pas suffisamment élevé. Par manque de temps, aussi, les cabinets étant de toutes façons pleins compte tenu de la pénurie de généralistes. La télémédecine est promise à un bel avenir. Pour rappel, il y a 30 ans même certains spécialistes se déplaçaient encore chez les malades.
Est-ce que cet enrichissement de l’offre « à domicile » rendue possible par les nouvelles technologies, est une bonne ou une mauvaise chose ? Tout dépend assurément des critères que l’on veut bien prendre en considération (sociaux, environnementaux…), des modes de fonctionnement ou du degré de sociabilisation de chacun. Est-ce que cela signifie que des professions entières vont devoir se réinventer ? Peut-être, n’est-ce pas déjà d’ailleurs le cas pour la restauration ? En tout cas les professionnels que nous avons rencontrés et qui ont choisi d’aller à la rencontre de leurs clients, sont tous d’accord sur un point : cette façon nouvelle de pratiquer leur métier leur convient et participe à améliorer la qualité du… service.
Nul doute également que pour le client cela participe à se faciliter la vie et à se libérer du temps pour faire autre chose, détendu : lire, jouer avec les enfants, partir courir dans la forêt… Ou se faire livrer une pizza et s’enquiller des vidéos coquines sur son smartphone. À chacun ses priorités.