Polar, thriller psychologique, lettre d’amour aux films italiens de séries B… Nombreux sont les genres avec lesquels joue la nouvelle série d’Olivier Abbou et de Bruno Merle. Une chose est sûre : Les Papillons noirs apporte un vent de fraicheur dans le paysage sériel français.
Adrien Winckler (Nicolas Duvauchelle), la quarantaine, est écrivain. Il y a quelques années, il a publié un premier roman sous le nom de plume de Mody. Le succès fut aussi immédiat que retentissant. Mais depuis, l’inspiration se fait capricieuse, et rien ne dit qu’il sera capable d’écrire un nouveau best-seller. Alors, en attendant, il collecte les témoignages de vie de personnes inconnues et devient leur biographe. Un jour, il reçoit un coup de téléphone. Peu de temps après, il se rend près d’Arras, où il fait la rencontre d’un homme âgé vivant seul dans une maison de campagne. C’est ainsi qu’il fait la rencontre d’Albert Desiderio (Niels Arestrup), un coiffeur à la retraite qui sent venir sa fin. Celui-ci vient d’embaucher l’auteur pour mettre des mots sur l’histoire de son grand amour : celui qu’il a partagé pendant vingt-cinq ans avec Solange. Elle commence dans les années 50, où l’un orphelin, l’autre « fille de boche », se retrouvent après l’école, seuls contre tous. Au fil du récit d’Albert, une idée se précise : ce qui ne devait être que de simples mémoires se transforment en véritables confessions. Et pas n’importe lesquelles : celle d’un tueur en série ayant sévit dans les années 70 avec sa compagne, avant que tout deux partent en cavale. Pour Adrien, aussi fasciné que perturbé par ces confidences, se pose naturellement la question éthique. Mais plus il avance dans l’écriture de ce roman, plus il devient clair qu’il tient là une pépite, de celle qui pourrait l’aider à retrouver le chemin du succès. Parallèlement aux multiples flashback, on suit la vie de cet écrivain tourmenté : celui-ci peine à avoir un enfant avec son épouse Nora, tandis qu’il cherche des réponses sur son père, mort quand il était petit. Avec ses destins et histoires enchâssées, son suspense haletant et ses retournements de situation inattendus, Les Papillons noirs a tout d’une série ambitieuse et intrigante. Expérimentant avec différents genres, elle est un hommage assumé au « giallo », ce genre cinématographique italien mêlant astucieusement horreur, policier et érotisme.