Nicholas Hoult en serviteur révolté et Nicolas Cage en boss narcissique aux canines pointues, voilà ce que promet le nouveau film de Chris McKay. Dans la comédie horrifique Renfield, l’hémoglobine coule à flot pour une ambiance gore à souhait.
Cent vingt-six ans se sont écoulés entre la publication par Bram Stoker des aventures d’un comte transylvanien damné, et aujourd’hui. Une centaine d’années au cours desquelles le cultissime personnage de Dracula, muse sinistre et terrifiante, n’a pas cessé d’inspirer les artistes. Au cinéma, Friedrich Murnau est le premier réalisateur à porter à l’écran l’histoire du plus célèbre des vampires : en 1922, son Nosferatu aux longs doigts crochus fait trembler les spectateurs. Depuis lors, on ne compte plus les adaptations et réécritures du récit. La dernière réinterprétation en date du mythe est signée Chris McKay (Lego Batman, le film, The Tomorrow War). Avec un parti pris pour le moins original, puisque, pour une fois, Dracula n’a pas la vedette : c’est à son serviteur dévoué que revient le premier rôle. Le nom de Renfield ne sera pas inconnu à celles et ceux qui ont déjà lu le roman de Stoker : dans l’œuvre originale, il s’agit d’un patient en asile, manipulé par le comte et fasciné par la perspective de devenir à son tour vampire. Celui de McKay est également au service du prince des ténèbres. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que deux siècles à trimer pour le compte de Dracula, ça use. Pour Renfield, les basses œuvres sont la routine : il est notamment chargé de trouver des proies appétissantes pour son maître. Mais quand son patron se délecte de chair fraiche et s’abreuve de sang encore chaud, lui doit se nourrir d’insectes rampants. Ces derniers sont en fait la clé pour accéder à ses super-pouvoirs. Car oui : en échange d’une totale servitude, son boss lui octroie l’immortalité et des capacités surhumaines (rien que ça). Il n’en reste pas moins que nous en sommes en 2023, et que Renfield sent ses droits bafoués. S’exprimant enfin librement dans un groupe de parole destiné aux victimes de personnalité narcissique, il met le doigt sur la relation toxique qu’il entretient avec son maître. Prêt à briser ses chaînes, il lui faut maintenant trouver le moyen de se libérer de l’emprise du seigneur des vampires, sans y laisser sa peau.
Sortie le 21 mai