Go eastwood, trois dates à Metz autour du cinéma et du jazz, à l’occasion du concert de Kyle Eastwood venant décliner sur scène son hommage au cinéma, celui de son père étant défendu par l’association Ciné Art.
Kyle Eastwood nourrit deux passions depuis son plus jeune âge : le jazz et le cinéma. Une histoire de filiation sûrement, même si les goûts cinématographiques du talentueux contrebassiste ne se limitent pas à la filmographie de son père, Clint Eastwood, dont on connaît aussi l’appétence pour la note bleue.
Le fils a d’ailleurs pu matérialiser la rencontre de ses deux passions au travers d’un album paru en 2019, Cinematic, où il proposait avec l’élégance qu’on lui connaît des reprises inédites de musiques de films. Un disque réalisé avec son quintet où l’on notait plusieurs featurings ; notamment avec la chanteuse française Camille Bertault pour Les moulins de mon cœur de Michel Legrand, ou avec le chanteur et musicien Hugh Coltman, qui interprétait la partie vocale de Jamie Cullum sur le thème de Gran Torino. Le tout servi par son approche traditionnelle et mélodique du jazz, qu’il enrichit souvent d’ornements lyriques. Pour cette remise au goût du jour des œuvres originales devenues des classiques avec le temps, il a opté pour une approche humble et respectueuse, mais ancrée dans son époque, de ces musiques connues du plus grand nombre. Ainsi de La Panthère Rose, composé par Henry Mancini, ou le thème de Taxi Driver de l’immense Bernard Herrmann, le collaborateur privilégié d’Hitchcock. Certaine ont créé la surprise, comme Per la antiche scale (film de Mauro Bognigni) composé par Ennio Morricone, ou cette version de Skyfall, sans la voix de la chanteuse Adele mais avec chaque musicien du groupe prenant son solo à son tour.
Kyle Eastwood avait déjà composé plusieurs musiques pour son père (Mystic River, Million Dollar Baby ou Letters From Iwo Jima), et certaines de ces pages qui le relient à son père seront rejouées à l’Arsenal le 23 avril, avec en prime les relectures des thèmes de The Eiger Sanction (La Sanction) ou d’Unforgiven (Impitoyable) présentes sur le disque.
Avec un peu de chance, il sera présent au Cinéma Klub la veille pour une table ronde sur l’osmose entre cinéma et musique, animée par Thierry Jousse, accompagnant la projection de Gran Torino et celle de l’émouvant court métrage Chet Romance (césar du meilleur court métrage en 1988) de Bertrand Fèvre autour du légendaire trompettiste et chanteur jazz Chet Baker. L’évènement se clôturera le 28 avril avec la projection de deux films de Clint Eastwood, Mystic River et Play Misty for me, thriller de 1971 où le titre du pianiste Erroll Garner joue un rôle central.
les 22, 23 et 28 avril au Klub et à l’Arsenal