Après d’importants travaux, le nouveau CSU de l’Eurométropole a été inauguré jeudi 15 novembre au sein des locaux de la Police municipale messine. Ce projet d’envergure chiffré à 3 millions d’euros est destiné à renforcer la sécurité et la tranquillité des habitants des 46 communes qui composent le territoire.
Concentrée. En ce milieu de matinée de mi-novembre, Françoise, agent au Centre de Supervision Urbain (CSU), le reste entièrement, les yeux rivés sur son double écran d’ordinateur, prête à repérer le moindre incident que les 250 caméras de la ville captent en temps réel. Christophe Fréhaut, Directeur du territoire connecté et du CSU, se tient à ses côtés et se ravit du nouvel outil sur lequel, lui et ses dix-sept opérateurs, peuvent dorénavant s’appuyer : « Ces deux nouveaux murs d’écrans nous offrent leurs meilleures conditions de travail possibles. » L’espace aménagé de 300 mètres carré, inauguré en présence de François Grosdidier, Maire de Metz et Président de l’Eurométropole, demeure l’aboutissement d’un effort de deux ans.
L’élu en rappelle les principales missions : « Il y a tout d’abord le visionnage avec la télémétrie qui permet une patrouille visuelle. Il y a également un effet de dissuasion et enfin un travail d’identification qui vont permettre d’orienter les services d’investigation en vue d’élucider les affaires. »
Dorénavant pleinement opérationnel, le nouvel équipement sera proposé à compter de l’année prochaine sous une forme d’adhésion aux communes de l’Eurométropole qui le souhaitent. Ces dernières auront le choix entre deux options : le stockage des images extraites en vue d’être remises à un Officier de Police Judiciaire en cas de réquisition ou bien le stockage des images doublé du visionnage en direct 24h/24, 7j/7 par des opérateurs de vidéoprotection agréés par le Préfet. Selon l’option choisie, la commune bénéficiera d’une meilleure connaissance des faits, d’une sécurisation de l’enregistrement mais également d’une réactivité accrue.
François Grosdidier résume : « C’est une proposition souple, à la carte. » avant d’ajouter : « Le CSU mutualisé revête une utilité évidente pour toutes les communes de l’Eurométropole et notamment les plus petites qui ne pouvaient jusqu’à présent nullement réaliser de la vidéoprotection à elle seule. » En ce sens, des bourgades comme Nouilly ou Noisseville, en plus des communes plus peuplées comme Marly et Woippy, ont déjà manifesté leur intérêt d’y prendre part en d’en bénéficier.
Maillons incontournables de la lutte préventive contre l’insécurité, les opérateurs du CSU eurométropolitain demeurent en lien constant avec les policiers présents sur le terrain. Cette démarche permet, non seulement, de signaler des faits répréhensibles mais aussi de surveiller des évènements particuliers comme des manifestations ou des grands évènements à venir comme le marché de Noël. Avec deux tiers des communes qui ont exprimé un intérêt pour sa création, le CSU eurométropolitain proposera également un service d’alarme anti-intrusion et d’incendie pour les maires des petites communes.
Vers une police eurométropolitaine ?
François Grosdidier a pour habitude de le marteler : « Nous avançons à grands pas, même si cela ne va jamais assez vite pour moi ! » Et lorsqu’il s’agit d’aborder sa vision concernant l’avenir du Centre de Supervision d’Urbain eurométropolitain, l’édile explique : « La mise en place de cette structure pourrait appeler celle d’une police eurométropolitaine qui garantirait la sécurité dans les transports mais aussi le respect de lieux réputés comme le Mont Saint-Quentin. Je pense aussi à un travail de vidéoprotection sur un maillage encore plus conséquent, à savoir avec les bailleurs mais aussi dans les zones ferroviaires. » Quid de l’utilisation de l’intelligence artificielle ? « Il pourrait, en effet, servir à mieux réguler la circulation ou encore à optimiser le repérage des bennes de déchets pleines » conclut le Président de l’Eurométropole.