« Le prix à payer sera le prix à payer mais il se fera, le BHNS se fera », a indiqué Pierre Cuny, le maire de Thionville et président de la Communauté d’Agglomération Portes de France Thionville, lors du dernier conseil municipal.
Le BHNS, c’est le projet de bus à haut niveau de service, également appelé Citézen, porté par le Smitu (Syndicat mixte des Transports Urbains Thionville Fensch) qui s’accompagne d’une véritable métamorphose de Thionville pour optimiser la mobilité d’ici 2026. Le montant des investissements (27 bus électriques, des parking-relais, deux nouveaux ponts, un nouveau dépôt de bus…) donne une idée de l’ampleur du projet : 250 millions d’euros. Beaucoup d’argent, alors que les finances du Smitu sont en délicatesse, que la Communauté de communes de Cattenom et environs (CCCE) pourrait quitter le syndicat et que les incertitudes attisées par les contextes politique, économique et géopolitique sont susceptibles de faire flamber la petite note. D’où la prise de parole de Lionel Bieder, conseiller de l’opposition, lors du dernier conseil municipal, pour inviter à « se presser lentement ». Pas possible. Pas question de reculer ou même de ralentir. Pierre Cuny l’a rappelé : flotte de bus obsolète, dépôt (de bus) à Florange « qui fait honte », 15 ans de retard en mobilité, obligation de rembourser 65 millions d’euros si le projet est abandonné, nécessité d’agir en faveur de la protection de l’environnement… Il faut avancer. Avec d’autant plus de détermination que si rien n’est fait, il sera impossible de se déplacer à Thionville et dans les communes environnantes d’ici peu. Et cela alors que des milliers de frontaliers doivent se rendre à leur travail au Luxembourg en sachant qu’ils sont toujours plus nombreux, compte tenu de l’évolution des besoins en main-d’œuvre grand-ducaux. Paralysie annoncée à brève échéance et ce sera toute l’attractivité du territoire qui sera laminée. « Ce BHNS est indispensable au territoire », insiste Pierre Cuny et il se fera quel qu’en soit le prix à payer.
La Passerelle de l’Europe inaugurée
Dominique Faure, secrétaire d’État auprès du ministre à la Transition écologique, Xavier Bettel, premier ministre du Luxembourg, Patrick Weiten, président du Département de la Moselle, François Grosdidier en tant que vice-président de la Région Grand Est… Il y avait du beau (et beaucoup) de monde, le 12 juillet dernier à Thionville, à l’occasion de l’inauguration de deux équipements importants attisant la mobilité douce sur le territoire : le P+R de Metzange (en partie financé par le Luxembourg, d’où la présence de Xavier Bettel) et la Passerelle de l’Europe qui relie la gare de Thionville à son centre-ville. Et cela alors que la rive droite de la Moselle va se métamorphoser dans les années à venir. Pierre Cuny, le maire de Thionville, n’a pas manqué de souligner combien ces réalisations d’envergure sont également les symboles d’une ville attractive, d’une commune « européenne » tournée vers l’avenir.