Installée à Bibiche, la brasserie Régal’Potes qui fête ses 10 ans d’existence, est l’une des plus anciennes brasseries artisanales de Moselle. Présentation avec son fondateur Daniel Beckel qui s’apprête à transmettre l’entreprise à Benjamin Legrand.
Régal’Potes fête cette année son 10e anniversaire. Et si cette aventure était à refaire, vous recommenceriez ?
Oui car je n’ai pas de regrets. J’ai créé cette brasserie en partant de rien. Cela n’a pas toujours était simple mais l’affaire est saine. Je pense aujourd’hui avoir fait le tour et je commence à fatiguer. Mais je suis serein. Benjamin Legrand qui travaille avec moi depuis 4 ans reprend la brasserie en fin d’année. Régal’Potes sera la première petite brasserie à être ainsi transmise, en Moselle. Il était très important pour moi que l’aventure Régal’Potes continue, de transmettre le savoir-faire et les recettes.
D’emblée vous avez fait le choix de concocter des bières bio. Pourquoi ?
Mon ambition n’a jamais été de multiplier les bières très typiques, aux saveurs originales. Ce qui m’intéresse en revanche, c’est de proposer des bières de grande qualité, des blondes, des ambrées, des fumées ou bien encore des blanches « populaires », qui plaisent au plus grand nombre et notamment aux copains. Le bio dès lors s’imposait. Surtout que cela me permettait aussi de faire travailler de petits producteurs soucieux de l’environnement. Notamment des gens du coin. Par exemple, je travaille avec du houblon produit à Cuvry.
On parle beaucoup de la pénurie de matières premières et des augmentations de prix, de l’énergie notamment. Cela vous impacte, vous fragilise ?
Pas trop pour l’instant. J’ai simplement du mal à me fournir en certains malts mais ce n’est pas dramatique. Pour le reste, ça va, disons que pour l’heure cela reste gérable. Et je maîtrise encore les délais.
Quel est le volume de production ?
Il se situe autour de 500-550 hectolitres. Et la gamme compte une douzaine de bières différentes. Mais elle devrait s’enrichir. Benjamin Legrand a pour ambition de la faire évoluer (voir ci-dessous).
Comment commercialisez-vous votre production ?
Essentiellement en circuit-court. Tous les samedis matin, par exemple, je suis présent au marché de Thionville. Mes clients viennent également se fournir directement à la brasserie, le samedi après-midi ou sur rendez-vous. Je ne vends pas par internet. Tout d’abord car cela demande toute une organisation et une logistique. Ensuite car mon objectif n’a jamais été de développer mon chiffre d’affaires à tout prix. Enfin, j’aime être au contact de mes clients, j’ai besoin de passer du temps avec eux.
Au cours de ces derniers mois, vous avez accumulé les récompenses. Vos bières ont été médaillées au Concours international de Lyon, au France Bière Challenge 2021 ou bien encore au Concours Général Agricole. En quoi est-ce important ?
C’est un atout en termes de visibilité et de communication, bien sûr. Mais je participe à ces concours avant tout pour moi. Compte tenu du nombre grandissant de petits brasseurs, le niveau monte. Il est important pour moi de m’assurer que je suis toujours dans ce qui se fait de mieux en termes de qualité. Je suis donc satisfait. D’autant plus que le fait d’obtenir des médailles lors de différents concours importants, pour des bières différentes, confirme une certaine cohérence dans la qualité de la production.
« La brasserie est encore là pour au moins 20 ans »
C’est assurément une belle aventure qui commence mais je suis confiant. La brasserie est bien implantée localement, ses bières sont reconnues, les prix sont bien placées. Il y a du potentiel. En ce qui me concerne, outre la production, je maîtrise également les autres aspects du métier de chef d’entreprise, notamment la gestion et la comptabilité. En termes de projets, rien n’est gravé dans le marbre mais j’envisage augmenter le volume de production et élargir la gamme avec deux nouvelles bières (un stout et une bière de table). Pour augmenter les ventes, je compte aussi enrichir le réseau de distribution. Depuis peu, les bières Régal’Potes sont d’ailleurs disponibles dans deux nouveaux bars à Metz. Tout cela nécessitera certainement que je recrute une personne pour me seconder, à partir de mars prochain. La brasserie est encore là pour au moins 20 ans et certainement beaucoup longtemps encore ».
www.brasserie-regal-potes.com