Dans le cadre du festival Cinéma et Musique organisé par Ciné Art, l’acteur et lecteur originaire de Douai sera présent à Metz les 7 et 8 novembre 2025 pour deux rendez-vous d’exception : la projection du film Les Intrus de Reza Serkanian au cinéma Klub, puis une lecture musicale de Sur la Route de Jack Kerouac à Saint-Pierre-aux-Nonnains. Deux manières de célébrer la parole, le voyage et la présence.
Les Intrus, une œuvre humaniste tournée dans le Grand Est
Vendredi 7 novembre à 20h, le cinéma Klub de Metz accueillera la projection de Les Intrus, le nouveau long-métrage du réalisateur franco-iranien Reza Serkanian, présenté dans le cadre du festival Cinéma et Musique organisé par Ciné Art. Le film, tourné en région Grand Est, réunit Jacques Bonnaffé, Dominique Blanc, David d’Ingéo et Christelle Cornil. L’histoire suit de jeunes mineurs étrangers trouvant refuge dans la ferme d’une femme solitaire, bienveillante mais hantée par un passé familial douloureux. À mesure que la cohabitation s’installe, les traumatismes refont surface : quête de foyer, mémoire enfouie, fractures sociales. Réalisé, scénarisé et monté par Reza Serkanian, Les Intrus prolonge le regard humaniste déjà à l’œuvre dans Noces éphémères (2011) et pose la question de l’accueil dans les espaces ruraux. Le cinéaste et Jacques Bonnaffé viendront présenter le film et échanger avec le public à l’issue de la projection. Pour l’acteur, ce rôle dans un film d’auteur tourné dans l’Est réaffirme une fidélité au cinéma poétique : celui qui interroge les fragilités humaines plus qu’il ne juge les destins.
Sur la route avec Bonnaffé et Hakola
Toujours à Metz, le lendemain samedi 8 novembre à 20h, Saint-Pierre-aux-Nonnains deviendra l’écrin d’un autre voyage. Cette fois, la littérature prend le volant avec Jack Kerouac. Sur la Route, une lecture musicale portée par Jacques Bonnaffé et le musicien-compositeur Théo Hakola. Créée en 2022 et présentée depuis dans plusieurs villes, cette adaptation s’appuie sur la nouvelle traduction du rouleau original de Sur la Route (1957). Bonnaffé y fait entendre la voix de Kerouac, son souffle, ses silences et entrecroise des extraits de la correspondance de l’auteur avec ses éditeurs américains et son compagnon d’errance Neal Cassady. Dans l’acoustique singulière de la plus vieille église de France, la rencontre entre la voix de Bonnaffé et la musique de Hakola fera vibrer la Beat Generation autrement : comme une expérience sensorielle à part.
Les places sont proposées à 12€, tarif réduit 7€, dans l’esprit d’accessibilité cher à Ciné Art.
Jacques Bonnaffé, la voix et la présence
Comédien, lecteur, metteur en voix : Bonnaffé fait partie de ces artistes qui entretiennent un lien organique entre texte et présence, entre écrit et oralité. Né à Douai en 1958, formé au Conservatoire de Lille, Jacques Bonnaffé s’est imposé comme l’une des voix les plus singulières de la scène française. Il débute au cinéma à 20 ans dans Anthracite (Édouard Niermans, 1979) avant de travailler avec Jean-Luc Godard (Prénom Carmen, 1983), Jacques Doillon, Philippe Garrel ou René Féret. Parallèlement, il mène une riche carrière théâtrale aux côtés de Jean-Pierre Vincent et Didier Bezace, tout en développant un art de la lecture publique : de Rimbaud à Jules Mousseron, il met en voix la poésie avec une attention rare au rythme et à la respiration. Sur France Culture, il participe régulièrement à des lectures et créations radiophoniques, prolongeant cette même exigence du verbe. Au petit écran, son rôle de Monseigneur Poileaux dans la série Ainsi soient-ils (Arte, 2012-2015) lui a valu le prix du meilleur acteur décerné par l’Association des Critiques de Séries en 2016.








