Le gouverneur quittera Metz et la vie militaire fin juillet. Il a tenu hier une conférence de presse afin de présenter un bilan sur ses deux années passées à la tête de 40 000 femmes et hommes de la zone Grand Est.
Comme chaque femme et homme au sein de l’Armée, le Général Alexandre d’Andoque de Sériège, Gouverneur militaire de Metz, est rodé pour passer d’un théâtre à un autre. Dans deux semaines, ses cartons seront faits et il partira du Palais du Gouverneur qu’il a occupé pendant deux années. Avant de prendre part au « dix-neuvième déménagement » de sa vie professionnelle et de passer le pouvoir au Général de Division Yann Gravethe, il a été question pour lui de défendre son bilan inhérent à sa présence en terre messine : « Je suis satisfait de toutes les actions de rayonnement que nous avons pu mener avec une Armée en pleine évolution et transformation. » Celui qui occupe les responsabilités de Commandant de la garnison de Metz, d’Officier général de la zone de défense et de sécurité Est, de Commandant de la Zone Terre Nord-Est et de Commandant des forces françaises et de l’élément civil stationnés en Allemagne retiendra : « la richesse des rencontres et des échanges avec les militaires qui servent en zone Est mais aussi avec les interlocuteurs du monde civil qui participent à faire rayonner nos armées auprès des Français. »
Du Covid à Orion
Arrivé en capitale mosellane alors que la Covid-19 frappait de plein fouet l’Hexagone, le natif de Paris a été de tous les fronts. Il énumère : « Depuis mon arrivée, nous avons dû planifier des opérations pour mettre en place des centres de vaccinations (ndlr : 13 dans le Grand-Est). Entre temps, la France a pris la présidence de l’Union Européenne et nous avons dû sécuriser des grands sommets notamment à Strasbourg. » Outre le penchant national des missions sanitaires et sécuritaires, il a fallu aussi composer avec la guerre qui s’est déclarée à la frontière de l’Europe en février 2022 : « L’invasion de l’Ukraine par la Russie figure comme une période importante en termes d’activités. Nous avons montré notre bonne capacité de réaction avec la mobilisation de multiples régiments. » En effet, depuis 18 mois, de nombreuses unités de la zone Grand-Est sont occupées à acheminer du matériel en direction des Pays Baltes et de la Roumanie où sont engagées des unités spécifiques. Il y a eu aussi dernièrement la mise en place d’Orion «trois semaines d’exercices de haute intensité qui ont permis une progression collective de nos régiments. »
Des succès en Moselle
Côté Mosellan, l’heure est aussi à la satisfaction. Notamment, au niveau de la jeunesse « auprès de laquelle nous menons de nombreuses actions. » Le but premier de la manœuvre est de la sensibiliser aux enjeux de défense notamment avec la mise en place de classes de cadets qui correspondent à un programme de rencontres et de visites avec le monde militaire. Le Général Alexandre d’Andoque de Sériège concède avec une once de fierté : « En Moselle, à mon arrivée, il n’y en avait aucune. Pour mon départ, il y en a 20. » Ces transformations sont indispensables pour être au rendez-vous des crises que nous traversons. D’autres, plus symboliques, comme la tenue du salon littéraire Livres au Palais le 25 juin dernier au sein du Palais du Gouverneur ont connu aussi un grand succès.
C’est quoi un gouverneur militaire ?
Gouverneur militaire est un titre. La réalité de la fonction est officier général de la zone de défense. Il occupe deux grandes responsabilités : l’engagement des militaires dans la zone où il se trouve dans le cadre des opérations de gestion de crise ou de défense militaire (ex : opération Sentinelle,). Le deuxième volet de sa mission est la responsabilité de commandement des régiments et formations de l’Armée de Terre dans sa zone, de s’assurer de la bonne déclinaison des directives du chef d’état-major et du Ministre de la Défense. Il a donc un rôle d’inspection, de contrôle et d’observation.